Chez Catheolia

Mardi matin :

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Catheolia se réveilla. Flute, elle allait être en retard à la mine!! Elle se leva, s'habilla et sortit précipitemment en mangeant un morceau de pain.

Tant pis pour les grues, elles arrendaient son retour.

Catheolia se mit à courir tout le long du chemin.

Catheolia rentra fatiguée. Matabei n'était pas encore là. Au marché sans doute...
Cath se sentait épuisée. Elle s'installa sur son fauteuil et attrappa une feuille de papier... qui fut vite transformée . Cath attrappa une deuxieme feuille, mais le sommeil la gagna...

La feuille à demi pliée glissa doucement sur le sol...

Catheolia (12/1000)

Encore une grosse journée de travail avec les damnés de la terre. Un travail d'autant plus ingrat que Matabei n'avait pas eu l'occasion de voir Catheolia de la journée et qu'une fois rentré, bien tardivement il est vrai, sa bien aimée était déjà en train de dormir.

N'osant la reveiller, il l'a pris dans ses bras très doucement pour le plus délicatement possible la déposer sur le lit. Il en profita pour lui souhaiter une très bonne nuit afin de pouvoir affronter sereinement les épreuves du lendemain.

A cette pensée, il se souvint de cette remarque faite par un spadassin sévillan dans une taverne génoise à l'issue d'une discussion agitée sur les techniques du duel: "No es lo mismo hablar de toros que estar en el redondel". Il y avait une grande vérité dans ce proverbe, mais cela ne l'empêcherait pas demain de prendre un mouchoir blanc pour l'agiter en fin de matinée...

Mercredi soir :

Catheolia rentra de bonne heure. Triste journée... De toutes les fois où la jeune femme aurait souhaité de pas être ce qu'elle était, celle là devait être la pire, et de très loin. Cath s'installa par terre près de la cheminée et se recroquevilla sur elle-même. Elle se mit doucement à pleurer...

Trois semaines. Il ne lui restait plus que trois semaines pour profiter de Clermont, ses amis, son aimé... Ensuite elle devrait partir pour un temps indéterminé. Elle n'avait pas le choix, c'était ainsi. Même en fuyant à l'autre bout du Royaume, elle n'avait pas réussi à y échapper.

Plus que trois semaines...
Catheolia releva la tête et apercut les feuilles de papiers... et si?

Un fol espoir envahit la jeune femme, qui attrappa les feuilles et se mit à plier, plier, plier...

Catheolia continuait de plier frénétiquement. Neuf grues s'étaient alignées devant elle, mais elle ne comptait plus...
Elle n'entendit pas la porte s'ouvrir ni Matabei approcher. Elle pliait, pliait, pliait... un espoir fou avait envahi la jeune femme... et si? et si elle pouvait?

Matabei s'approcha doucement et la prit dans ses bras... Elle le regarda, puis regarda ses grues sur le sol... et fondit en larmes. C'était inutile. Elle pourrait plier autant qu'elle voulait, elle n'y arriverait pas. Elle ne pouvait y échapper...

Elle se blottit alors dans les bras de son bien-aimé et tenta de se calmer. Les explications viendraient plus tard. Pour le moment, il était là, avec elle, et il avait compris qu'elle avait besoin de lui.

Elle le regarda, les yeux baignés de larmes.
Je... je t'aime

(Catheolia : 21/1000)

Matabei passa le reste de la soirée à réconforter Catheolia. Il se doutait bien qu'il n'était guère possible de s'opposer à son destin. A plusieurs reprises, Catheolia lui avait d'ailleurs indiqué qu'il lui serait difficile d'aimer. Matabei s'était dit que la joie d'être ensemble lui ferait oublier ses craintes, mais peut-être s'était-il trompé.

Le lendemain, il proposa à sa bien-aimée de l'accompagner pour une longue promenade en forêt. Il avait envie de l'initier à ce qui était chez lui un véritable passe-temps: la chasse aux insectes. Au printemps et au début de l'été, les amoureux de la nature se munissaient d'un drôle d'attirail fait de filets à papillons et de paniers en osier pour aller courir les bois à la recherche de ces petits arthropodes, qu'ils volent ou qu'ils rampent. Cette activité fournissait un merveilleux prétexte pour rire et sourire aux pitreries des uns ou aux maladresses des autres. Il s'agissait surtout d'échapper un moment aux pesanteurs du monde pour se détendre et s'amuser.

Matabei avait également préparé un petit pique-nique pour ne pas avoir à interrompre cette partie de campagne en plein milieu et pour pouvoir s'adonner à la création de quelques grues en papier (3 pour Catheolia et 4 pour Matabei). Le déjeuner était composé de radis et de carottes fraîchement récoltées, suivis de grandes tartines et enfin d'une délicieuse tarte aux pommes. Après de tels excès, il était nécessaire de reprendre la chasse de plus belle...

(Catheolia : 24/1000 / Matabei: 14/1000)

Ouf, une pause!! Catheolia se laissa tomber sur le sol en souriant. Ils avaient passé la matinée à courrir dans la forêt après les papillons et autres et elle se sentait fatiguée. Mais cette course lui avait fait du bien. Envolés les soucis... du moins, temporairement.

Matabei avait préparé un pique-nique, qu'il entreprit de déballer. Ils s'étaient installés à l'ombre d'un arbre dans une petite clairière. Tout était calme autour d'eux... en apparence. Cath avait toujours beaucoup aimé la forêt parce que c'était là qu'elle percevait le plus de mouvements, de vies dont personne ne se doute...
C'était pouratant une forêt qui allait être la cause de sa séparation d'avec le monde sous peu de temps.

Elle s'appuya contre l'arbre et ferma les yeux, s'imprégnant des alentours. Elle sentit se poser sur elle le regard de son aimé.

Je... il faut que je t'explique pour hier. Mais je peux pas tout te dire, alors... Je vais devoir partir. Pour combien de temps je n'en sais rien. Où, je ne peux pas te le dire. Pas encore. Ni même pourquoi... j'avais cru pouvoir en réchapper, mais non. C'est pour ca que j'ai fait tant de grues hier. Je me raccrochais à une parcelle d'espoir... mais je sais bien que c'est vain.
On ne peut écahpper à ce que l'on est. Pourtant... pourtant je le voudrais tellement...

Cath avait gardé les yeux fermés. Elle avait peur. Peur de voir la réaction de Matabei, même si elle la devinait...

Matabei écouta très attentivement Catheolia. Il la laissa finir, prit le temps de respirer sept fois, et finit par dire du ton le plus neutre possible: "Ah! C'est cela. J'avais tellement peur que vous ne trouviez la tarte aux pommes trop cuite. Je me faisais un sang d'encre à ce propos".

En réalité, Matabei hésitait. Pour lui, qui avait été élevé dans un monde où la grace côtoie le merveilleux, Catheolia pouvait non seulement être la plus merveilleuse des femmes, mais aussi un esprit renard (Kitsune) ayant commis l'erreur de s'amouracher d'un humain ... ou encore une princesse des glaces (Yuki no Onna), ce qui pourrait expliquer l'étrange relation qu'elle semblait avoir avec la nature. En tout cas, sa bien-aimée était très certainement ce que les gens d'ici appellent une fée.

"Ma dame," poursuivit-il, "les fleurs du printemps ne sont pas affectées par les rigueurs de l'hiver. Pourquoi, alors, laisserions-nous la peur toucher nos coeurs". Il lui prit délicatement la main."Ni vous ni moi ne pouvons laisser la peur nous empêcher d'assumer ce que nous sommes devenus l'un pour l'autre. Je suis à vos côtés pour affronter la menace qui vous guette. Si celle-ci vous oblige à vous séparer de moi, croyez-bien que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous rejoindre. Si jamais je devais m'éloigner de vous, soyez également assurée que je mettrais tout en oeuvre pour vous retrouver."

Catheolia ouvrit les yeux, presque affolée. Il parlait d'aller la chercher...

Non! Il ne faut surtout pas... tu ne comprends pas...

Cath sentit les larmes lui monter aux yeux. Comment lui faire comprendre sans tout lui révéler? Il avait pourtant le droit de savoir, lui plus que n'importe qui d'autre. Elle se sentait impuissante, face aux évênements, elle qui avait toujours appris à les suveiller... Elle n'était plus sure de rien si ce n'es d'une seule chose : cet homme, en face d'elle, elle l'aimait, plus que tout, et elle se devait de le protéger... à commencer d'elle-même. Ils savaient tous deux le risque qu'ils avaient pris mais ils ne savaient pas encore où ca allait les mener...

S'il te plait, écoute moi. Tu... Je... C'est impossible. Personne ne peut me suivre, personne ne doit savoir où je vais. En fait... je ne le sais pas vraiment moi-même. C'est ma voie, je dois la suivre, même si j'aurais voulu qu'il en fut autrement...
Nos chemins se recroiseront, je te le promets. Je ne laisserais quiconque m'empêcher de te rejoindre une fois cette dernière quête accomplie...

Cath se tut. Un mot de plus et c'était fini, elle aurait continué. Il ne devait pas savoir. Pas encore. Une fois que tout serait terminé, alors elle pourrait lui parler...

Viens, dit-elle en se levant, rentrons s'il te plait.
Cath regarda Matabei, suppliante. Elle voulait sortir de la forêt...
S'il te plait...

Matabei voyait bien qu'il ne pouvait rien faire. Ce que Catheolia devait faire, elle devait le faire seul. Il était bien placé pour le savoir.

"Ma bien aimée", commença-t-il, "il est des choses que je ne peux comprendre et je respecterai fidèlement vos instructions sur ce point. J'attendrai donc votre retour en espérant que vous triompherez des épreuves qui vous attendent. Cependant, Catheolia-chan, je suis obligé de vous rappeler que vous ne pouvez pas me laisser arriver le premier. Vous n'avez aucune idée de mon voeu et ce serait pour vous courir un trop grand risque que de me donner l'occasion de le réaliser avant que vous ne puissiez réaliser le votre".

Sur ces paroles, Matabei se concentra sur le vide pour accélerer la réalisation d'une grue en papier. Ses gestes étaient rapides et précis. Une vraie chorégraphie. Le bel oiseau prit forme et s'envola en un instant pour se poser délicatement sur l'épaule de Catheolia.

"J'y mettrai le temps, mais vous devriez finir avant moi", fit-il en souriant. Il se leva, rangea les affaires et l'accompagna en dehors de la forêt

(Catheolia : 24/1000 / Matabei: 15/1000)

Catheolia resta un moment sans bouger, sans parler, intriguée par ce que venait de dire Matabei. Elle le regarda se lever et rassembler leurs affaires, cherchant à donner un sens à ses paroles... non, c'est inutile pensa-t-elle. Elle saurait bien assez tôt (du moins elle espérait) de quoi il retourne.

Le retour fut silencieux, chacun était plongé dans ses pensées. Arrivés à la petite maison, Cath commenca par faire un peu de rangement, puis s'installa à la table devant les feuilles de papiers.

Je dois finir la première alors? dit-elle l'air mutin, voulant chasser les douleurs de la journée. Bien. dans ce cas je vais prendre un peu d'avance alors
Elle embrassa longuement Matabei et se mit à plier...

Dure journée à la mine aujourd'hui... poussant la porte de chez elle, Cath se rendit compte qu'une fois de plus elle était rentrée la première. Elle regarda en souriant les 4 grues qu'elle avait faites la veille avant que le sommeil ne la gagne.

Il faisait encore bon dehors, et Cath avait ramassé quelques fleurs sur le chemin. Elle alla alors s'assoir sous le vieux chêne devant la porte, et commenca à tresser une couronne tout en guettant son aimé...

(Catheolia : 28/1000)

De retour à la maison, Matabei était bien décidé à faire en sorte que chaque jour passé en compagnie de Catheolia soit encore plus magnifique que le précédent. La perfection ne consiste pas à faire des choses extraordinaires, mais à faire des choses ordinaires de façon extraordinaire. Chaque moment importait désormais et il fallait pour profiter de chaque instant.

Il mit de l'eau à chauffer, prépara quelques gâteaux, et revint peu après avec un plateau pour pouvoir servir le thé. Quand cela fut fait, il s'installa sur sa droite pour pouvoir observer ses gestes. Catheolia fascinait Matabei, parce qu'elle était capable d'innover constamment. Alors qu'il se contentait de reproduire les grues à l'identique, en application d'un modèle ancestrale, Catheolia imprimait à chacun de ses modèles de légères variations. C'était parfois la longueur de cou, parfois la position des ailes...

Cette capacité d'adaptation faisait sa force. Un tel don devrait lui permettre de surmonter n'importe quel problème sans difficulté, pensa Matabei. Il se demandait si elle en avait conscience.

Ces observations effectuées, Matabei prit son propres tas de papiers et commença par exécuter ce qu'il savait d'instinct, l'histoire de se rassurer. Puis, soudainement il ferma les yeux pour laisser ses doigts inverser le troisième pliage et insérer un pli supplémentaire au niveau des pattes. Il rouvrit ensuite les yeux pour découvrir avec étonnement une petite grue en papier, dressée sur ses pattes, fière d'être unique.

"Quelle audace" se dit-il. Il se tourna vers Catheolia pour lui faire part de ce qu'il considérait comme un exploit et pour la remercier d'en être l'inspiratrice.

Samedi matin :

Catheolia se leva de bonne heure ce matin-là, souriant à la perspective de la journée à venir. En effet, Kermor Zakkarit, Matabei et elle avaient décidés la veille de se retrouver cet après-midi aux jardins pour une petite baignade. Il allait falloir aussi que Cath se décide à annoncer son futur départ à ses amis, mais elle ne savait pas trop comment faire...

Matabei dormait encore. Cath alla faire du jus de fruits, puis s'installa à la table et attrappa une feuille de papier. Quelques minutes plus tard, une petite grue alla se poser doucement sur la joue de son aimé...

(Catheolia 29/1000)

Au contact de la petite grue, Matabei se réveilla doucement. Cela faisait des années qu'il n'avait pas autant dormi. Il se leva rapidement pour aller rejoindre Cath et se livrer à son passe temps préféré dans l'attente de l'après-midi qui s'annonçait radieuse.

Après avoir plié quelques grues, il se dit qu'il convenait tout de même de préparer des provisions pour le pique-nique à venir. Il se dépêcha d'aller chercher les pains qu'il avait commandé hier ainsi que les ingrédients qui lui manquaient pour terminer la préparation des bento où il avait déposé de quoi se rassasier.

(Matabei 18/1000)

Zakkarit marchait sur le chemin a coté de Kermor, tenant la main de son ange dans la sienne et portant le sac du pique-nique de l'autre, derriere son épaule. Il remonta le long du chemin qui menait a la maison de ses amis, et les apercus par la fenetre. Il leva sa main sans lacher celle de Kermor et leur fit un signe en continuant de s'approcher.
-Désolé du retard ! On avait oublié le chemin, alors du coup, on s'est un peu perdu sur les bords

Apercevant Kermor et Zakk sur le chemin, Cath sortit sur le pas de la porte, etouffant un rire en entendant l'excuse de Zakk.

Perdu le chemin ben voyons... Nan mais avoue que tu as eu du mal à te lever ^^.

Elle attappa la couverture qu'elle avait préparé, laissa les provisions aux bons soins de Matabei et attendit qu'il sorte pour fermer.

Comment ca va ma belle? dit-elle en embrassant kermor. Désolée Zakk, jte la pique pour le chemin

Ils partirent en direction des jardins, les deux jeunes femmes chuchotant et riant derriere leurs hommes qui se demandaient de qui pouvaient bien se passer...

De retour du pique-nique

Sous les trombes d'eau qui tombaient du ciel, Catheolia et Matabei se dépêchèrent de rentrer chez eux. A peine arrivé, Matabei raviva le feu et prépara de la tisane. Catheolia était trempée... tout comme lui d'ailleurs. Il la réchauffa en lui frictionnant le dos, puis la mit au lit pour qu'elle puisse se reposer en prévision de la difficile journée qui l'attendait demain.

Dure journée à la mine... Très dure... Ca au moins, ca n'allait pas manqué à la jeune femme... c'était d'ailleurs la seule chose qu'elle allait regretter.
Remontant le chemin de sa maison, Cath s'apecut de la lumière. Et une douce odeur se faisait sentir jusqu'ici... Son bien-aimé avait réussi à rentrer avant elle on dirait.

Elle poussa la porte et fut accueillie par une douche chaleur et une table dressée.
Bonsoir mon amour.
Cath alla se blottir dans les bras de Matabei.
Passé une bonne journée? J'espère qu'elle a été meilleure que la mienne. Je suis épuisée...
Mmmmh, ca sent bon, qu'est ce que tu nous a préparé?

Catheolia avait décidé que d'ici à son départ, elle tenterait d'agir le plus naturellement du monde. Comme si la vie poursuivait son cours, et qu'aucun nuage n'assombrissait. Comme si son aimé et elle menait une vie simple...
Si seulement tout pouvait être aussi simple...
Carpe Diem

"Et voilà la plus belle" fit Matabei en saluant l'entrée de sa bien aimée.

"Vite à table avant que cela refroidisse. J'ai préparé une tourte aux légumes, qui je l'espère vaut le détour. Et puis, j'ai une boisson à te faire gouter, Fildelin a eu la gentillesse de me donner une bouteille de son dernier elixir: une limonade à la lavande préparée selon une recette qu'il tient de sa grand-mère. C'est très curieux, regarde la couleur violette, et ce goût, très fruité et rafraichissant."

Matabei avait l'air enjoué. Il était bien décidé à profiter de chaque instant, comme autant de fragments d'une éternité sans cesse renouvelée.

En bordant Catheolia, Matabei ne pu s'empêcher de compter et de recompter les grues qu'elle avait terminées ... 34. C'était pas mal. Lui en était à 26 avec les cinq qu'il avait faites ce soir. Il sourit en pensant à tout ce qu'il lui restait à faire avant le départ de Catheolia. Il avait encore une ou deux choses à faire, mais ne tarda pas trop à rejoindre le lit.

"Bonne nuit, ma bien aimée", murmura-t-il avant de s'endormir.

(Matabei 26/1000)

Mardi :

Catheolia se leva ce matin-là en pestant. Pas envie d'aller travailler, pas envie de sortir du lit où elle se sentait si bien... Mais bon, ce n'Est pas parce qu'elle partait qu'elle allait s'arrêter de vivre! Elle avait décidé de mener sa vie jusqu'au bout sans un écart (ou presque). Il fallait donc ce matin se lever pour aller à la mine...

Déposant un baiser léger sur les lèvres de Matabei qui commencait à se reveiller lui aussi, Cath se leva, s'habilla et alla chercher un morceau de pain qu'elle dévora, accompagné d'un grand verre de lait frais. Il restait un peu de tourte... Catheolia en emballa un morceau dans un carré de tissu et mis le tout dans sa besace pour la (très courte) pause déjeuner. Elle emballa l'autre morceau pour son bien-aimé au cas où il voulait l'emporter lui aussi... Bien qu'en ce moment, elle ne savait pas trop ce qu'il faisait de ses journées, il était bien mytérieux depuis que le jeune femme lui avait annoncé son départ prochain.

Cath glissa quelques feuilles de papiers dans sa besace (au cas où ) et, comme presque chaque matin, elle fit unepetite grue qui alla s'envoler sur la joue de son amour avant de se sauver.

Je suis en retard!! A ce soir Je t'aime

(Catheolia : 35/1000)

Au contact de la petite grue, Matabei sourit. Il adorait sa nouvelle vie. Pour la première fois, il découvrait les joies du farniente et ce avec la plus charmante des compagnies.^^ Il ne fallait tout de même pas trop abuser des bonnes choses et après s'être prélassé plus que d'habitude Matabei ressentit le besoin de trouver une occupation. Peut-être qu'une offre d'emploi publiée par la mairie serait susceptible de l'intéresser aujourdhui?

[...]

La journée passée à labourer le champ d'un voisin s'écoula en un instant et Matabei pu revenir chez lui en début de soirée. Catheolia n'était toujours pas rentrée, ce qui lui laissait un peu de temps pour prendre les mesures nécessaires à la mise en oeuvre de l'un de ces projets. Il commença également à faire quelques croquis afin de retrouver le sens des proportions et des volumes. Ce travail allait lui prendre plusieurs jours et il manquait déjà de l'expertise nécessaire. "Que faisait donc Komachi?", pensa-t-il.

Après avoir dessiné quelques minutes sans vraiment être convaincu du résultat, Matabei décida plutôt de se consacrer au dîner. Il avait du poisson à nettoyer et à découper en filets et il souhaitait que l'accompagnement soit à la hauteur. De plus, Kermor lui avait donné une recette de sauce qu'il souhaitait absolument essayer, étant précisé que le beurre n'était vraiment pas un ingrédient qu'il maitrise.

Pour la déco ... et bien quelques grues feraient toujours l'affaire.

(Matabei 29/1000)

Catheolia remontait péniblement le chemin qui la menait chez elle. Les journées à la mine était de plus en plus dure pour la jeune femme. Elle espérait bien pouvoir s'en débarrasser un jour.

Elle poussa la porte avec bonheur. La douce chaleur du foyer l'enveloppa et elle se sentit tout de suite mieux. Elle sourit à la vue des grues que Matabei avait déposé sur la table. Elle y ajouta les deux qu'elle avait réussi à faire dans la journée. Elle tomba alos sur le carnet de croquis de son bien-aimé. Ce dernier était dans la cuisine, occupé à préparer du poisson. Elle alla le rejoindre, le carnet à la main.

Bonsoir mon amour, dit-elle en l'embrassant dans la nuque. T'as passé une bonne journée?
Lui montrant le croquis:
Qu'est-ce que c'est?

(Catheolia : 37/1000)

Matabei ne tarda pas à rejoindre Catheolia. Il savait qu'elle n'était pas dupe, mais avait eu la gentillesse de l'écouter... Il l'observa avec son air mutin et ne réussit pas à dissimuler un large sourire. "Humm, la sauce est bonne non?"