5, rue de L'Eglise, chez Jeanmerlin(C5)

Indecise se déplaça péniblement jusqu'à la demeure de son filleul chéri d'amour
Son tour de taille dépassait l'entendement selon elle. Elle ne parvenait plus à voir ses pieds...
Bientôt mini "nous" serait là, elle en était ravie.
Elle n'eut pas le courage de toquer.
Elle se contenta de déposer cette lettre.

Citation :

Mon cher Jeanmerlin,
J'ai fini par me faire une raison, je ne me vois pas vivre à deux jours de route de mon époux. Jollin a trouvé une jolie maison avec vue sur le lac.
Il a également ouvert une taverne à deux pas de la maison.
Tu seras le bienvenu quand tu le voudras !
Je vais déménager cette semaine si bébé me le permet car déjà je ressens quelques crampes.
A bientôt mon ami.
Ta marraine qui t'aime.
Indécise.

De retour! de retour à la mairie et dans sa chère petite maison, Jeanmerlin revenu chez lui grâce au carosse des ambassades de Champagne contemplait presque éberlué sa chère propriété. Il descendit bien vite et fit porter ses bagages par un garde serviable. En ouvrant la porte, celle-ci grinça un peu. Les malles transportées dans son appartement, Jeanmerlin ota ses habits précieux qu'il remisa dans un coffre et revêti ses habits de ménage, et bientôt la maison fut lustrée, époussetée, balayée, nettoyée de fond en comble. Jeanmerlin lava ensuite ses rideaux et sa complète collection de couvres-lit qui retrouva tout son éclat. Alors que les tissus claquaient dans le vent de cette douce journée d'octobre, Jeanmerlin alla puiser de l'eau et se fit ensuite un brin de toilette. Après avoir ramassé ses lessives, habillé de frais, il entra dans sa cuisine, ralluma sa cuisinière et se mit aux fourneaux afin d'accueillir sa très chère amie tout en papotant tout seul :

Quelle joie d'être enfin de retour chez soi! Vivement qu'Iseult arrive!

Iseult n'avait pas eu le courage de repasser chez elle, aussi, c'est pourquoi elle avait débarqué devant chez Jean avec ses bagages et son baluchon. Elle sourit en voyant la jolie maisonnée qui avait tant connu tant de souvenirs !

Elle ne prit même pas de grande inspiration, ni ne remit ses cheveux en place, ni déplissa sa chemise, et toqua tout naturellement à la porte.

C'est moiiiiiii !

Sur le point d'enfourner une tarte aux pommes, Jeanmerlin entendit toquer à la porte de la maison, il leva les yeux au ciel, les choses ne changeraient jamais ses visiteurs continuaient à dédaigner la jolie cloche destinée à prévenir le propriétaire de nouvelles arrivées. Il se précipita au rez-de-chaussée pour ouvrir la porte à une Iseult toute pimpante. Ni une ni deux, il bisouilla la visiteuse, lui embarqua son baluchon et la fit monter aux appartements avec ses mots :

Bienvenue chez moi, tu es ici chez toi ! Installes-toi !

Iseult se remémora peu à peu tout ce qu'elle avait pu vivre ici comme aux alentours. C'était bizarre, étant donné la situation à Clermont, mais elle était toute excitée. Elle avait l'impression que ça ne pourrait que s'arrangerait, et que ça prendrait le temps qu'il faudrait.

Elle déposa ses affaires dans la chambre que Jean lui avait désignée, et sourit, toute guillerette. Jean n'avait pas encore eu le temps de vraiment la retaper -la chambre- et Iseult alla ouvrir les rideaux, pendant qu'il faisait encore un peu jour.
Elle se laissa tomber assise sur le lit, le tapa, rebondit légèrement dessus, et s'écria tout à coup :

Au fait, Jean, tu as besoin d'aide, pour quoi que ce soit ? J'ai remarqué que ça sentait drôlement bon, tu as déjà fait quelque chose à manger ? Y'a autre chose à faire aux fourneaux sinon ?

Jeanmerlin répondit à tue-tête depuis la cuisine, tout en plaçant la tarte dans le four :

Non, merci, c'est gentil, tout est déjà prêt! J'ai cuisiné une tourte au poulet et aux légumes et une tarte aux pommes ! Si tu veux te rafraichir un peu avant de passer à table, il y a une bassine d'eau claire sur le coffre à vêtements de ta chambre!

Oh...

Iseult tourna la tête vers ladite bassine d'eau. Elle s'en aspergea le visage, puis fit une légère toilette avant de se changer. Comme elle venait tout juste de rentrer, elle n'en avait pas eu l'occasion. C'est ainsi qu'elle se mit la houppelande rose que Jean lui avait offerte, et se mit quelques nœuds dans les cheveux.

Puis elle descendit, espérant de pas avoir mis trop de temps, et déclara :

Bon, alors si j'ai bien compris, on mange de la tarte ce soir !

Elle sourit à son hôte, puis attendit qu'il la conduise à la table.

Jeanmerlin tendit aimablement son bras à Iseult pour l'escorter à table, une fois à destination, il recula sa chaise et la fit assoir avant de débuter le service puis de s'assoir à son tour. Un tonneau de spéciale avait été mis au frais pour l'occasion et le repas fut dégusté accompagné de la délicieuse bière. Comme à l'accoutumée, la conversation fut animée et délicieuse et bien souvent les rires fusaient. Jeanmerlin et Iseult avaient toujours moult anecdotes et potins à partager. Puis Jeanmerlin s'aperçu que la journée commençait à être avancée, il s'exclama alors :

Par Aristote ma chère Zeuzeu, nous ne sommes guère en avance et nous sommes invités au mariage de Armaury et Tartine! Si nous commencions à nous préparer?

Iseult avait fort bien mangé et en remercia vivement son hôte.
Puis celui-ci lui proposa de l'accompagner au mariage de Tartine et son fidèle compagnon, l'amoutar... Armaury.

D'accord d'accord ! Je me change ou...

Iseult regarda sa houppelande rose.

Ou je reste comme ça ? Tu crois que le rose c'est assez festif ?

Si je reste comme ça tu devras t'assortir à moi, hein...

En cette veille du réveillon de noël, Jeanmerlin avait reçu invitation de sa chère Iseult. Comme convenu, il rédigea missive à sa chère marraine et son époux, afin de les convier également. La lettre achevée, il s'empressa de l'envoyer via pigeon chaudement emmitouflé dans un cache-nez tricoté main, bleu, bien entendu.
Il raviva ensuite les flammes de la cuisinière et se mit aux fourneaux, afin de réaliser une succulente tarte aux pommes qu'il pourrait emmener à sa chère Iseult.
Jeanmerlin chantonnait tout en confectionnant la patisserie :

Dooouuuuuuce nuiiiiiiiiiiit! Sainte nuiiiiiiiiiiiiit !

La tarte cuisant doucement, Jeanmerlin qui avait monté son atelier de tissage, s'assit afin de réaliser le plus doux des couvres-lit.