Chez Koroseth et Oniki (D4)

Cela ne faisait pas longtemps maintenant qu'ils étaient revenus à Clermont. Et voilà qu'on les mobilisait pour aller se battre à Sainte Menehould. Koroseth ne put repousser les quelques flashs de la nuit de février dernier. En serait-il de même cette fois-ci ? Serait-il abattu en chemin ? Le serait-il en se battant en ville ? Pourrait-il rentrer sur ses jambes après avoir combattu pour le bien son Duché ? Il se posait pas mal de questions sur son propre sort... mais ses pensées étaient ailleurs.

Il était heureux, c'est elle qui le rendait ainsi. Cela était très récent mais il avait peur qu'elle se batte, même si elle était très forte et mieux armée que lui. Il redoutait ce jour qui allait arriver. Il ferait en sorte qu'elle reste toujours derrière lui, toujours...

Et puis il chassa ses pensées et jeta un coup d'oeil autour de lui : milieu de l'après-midi, Oni était sortie pour aller acheter quelques provisions et n'allait pas tarder à rentrer. Lui était allongé sur le lit, bras derrière la tête. Il se leva et descendit et se dirigea en cuisine en se demandant ce qu'ils allaient manger ce soir... quand il l'aperçut à quelques pas de la porte.

Trop tard... il ne pourrait pas lui faire un superbe accueil digne de ce nom... enfin, de leur point de vue à eux deux : en gros, un sale coup ^^ Vite ! Il attrapa une choppe vide qui trainait sur la table la remplit d'eau dans le seau qui se trouvait dans un coin de la cuisine. Elle ouvrit la porte et se précipita dans l'entrée... et lui balança le contenu de la choppe en pleine figure...

Elle ne bronchait pas, elle venait de tout recevoir en plein visage. Les achats avaient été épargnés. Elle le fixait avec de grands yeux d'un air de dire "mais bon sang qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi mon pauvre vieux ?!" Il prit la parole :

- Hum... ouais désolé... je sais que c'est pas le plus recherché mais là, j'ai pas eu le temps, désolé... la prochaine fois je ferai mieux... comme coup ^^

Il se retourna et commença à grimper les escaliers quand elle réagit. Elle lâcha les provisions et lui courut après. Il se mit à courir aussi, fit un superbe virage sur la gauche pour entrer dans la chambre et sauta sur le lit, près à défendre sa vie ^^ Dans les deux secondes suivantes, elle entrait en trombe et sauta sur lui avant de se chamailler comme deux gamins à nouveau.

Cela lui ôtait les pensées qu'il avait eu cinq minutes auparavant, et ça n'était pas plus mal. Mieux valait profiter des moments ensemble où tout allait bien. Après, ils aviseraient...

Oniki s'était empressée d'allée faire les courses, alors qu'en principe, elle attendait toujours le dernier moment... faut dire que les évenements récents l'avaient un peu chamboulée et ils étaient nombreux. Le dernier en date était leur départ pour Sainte. Elle avait dit oui sans trop réfléchir, elle suivait toujours la Kitsune où qu'elle aille lorsqu'elle le lui demandait, et précisément, c'était le cas. Seulement, c'était la première fois qu'elle sentait que le danger était bien réel, qu'elle aurait sans doute à se battre... non pas que les autres fois, elle ne risquait rien, mais là, elle risquait de perdre bien d'avantage... plus que tout au monde, elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose. Lutheme, puis Koro... elle ne s'en remettrait pas.

Un peu d'air lui fit du bien et chassa ces pensées négatives. Elle arrivait les bras chargés de provisions pour le voyage. A peine rentrée, elle se prit le contenu d'une chope sur la figure. C'était devenu traditionnel entre eux, toujours une farce à préparer pour piéger l'autre... celle-là, elle l'avait pas vu venir, et puis, elle manquait cruellement d'originalité aussi. Les tours les plus classiques, sont parfois les meilleurs !

Oniki posa les provisions en vrac sur la table et monta les escaliers quatre à quatre. Koro s'était réfugié dans la chambre... il était coincé ! Elle s'arrêta un instant sur le seuil en souriant et lui dit :

- Je crois que là... tu es cerné !... et j'ai un petit compte à régler...

Oniki attrapa un oreiller de plumes qui trainait par terre. Elle se jeta sur le lit en criant et lui assena des coups d'oreiller à tout va... Ils riaient. Koro attrapa le second oreiller et se lanca dans la bataille... ils se chamaillaient comme des enfants, des plumes commençaient à voleter dans la pièce...

Ils avaient une nouvelle fois marché de nuit et Clermont apparaissait. Il faisait encore nuit et nul doute qu'un bon lit ne ferait pas de mal pour terminer cette nuit. De manière bien pressée, Koroseth ouvrit la porte avec Oniki à ses côtés et une fois la chose faite, il se débarrassa de ses bottes, tout comme elle et il courut en haut :

- OOOUUUUIIIII !!!! MON PLUMARD !!!!

Après ce cri qui avait sûrement alerté les voisins, mais dont il ne se souciait pas le moins du monde, et une folle course, il fit un superbe vol plané pour atterrir lourdement sur le lit :

- HAAA !! C'est quand même cent fois mieux que la mine ou les tours de ronde pour rien !!!

Oniki montra qu'elle était parfaitement d'accord en arrivant derrière lui à pas pressé et se glissa sous la couette avant de se serrer tout contre lui. Un long baiser et ils s'endormirent. Au petit matin, ils pourraient se rendre en taverne et revoir du monde dans de meilleures circonstances. Koro pourrait également reprendre ses affaires... pas loin de là où il les avait laissé...

Oniki se reveilla de bonne heure, elle avait du mal à dormir, pas mal de choses la préocuppaient. Elle se retourna vers Koro encore endormi, et le regarda quelques instants. Des mèches de cheveux tombaient en désordre sur son front, sa respiration était calme et profonde, il avait l'air apaisé... Elle écarta doucement les mèches de cheveux et déposa un baiser sur son front avant de se glisser hors du lit. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu une véritable nuit de sommeil, entre les gardes et les journées de travail à la mine, aussi le laissa-t-elle dormir et se leva le plus silencieusement possible.

Elle décida d'aller déjeuner au Panda, pour ne pas que des bruits de vaisselles viennent perturber le dormeur. Elle refit soigneusement son bandage, s'habilla chaudement et partit en direction de la taverne. Après avoir englouti une brioche et un verre de lait, elle se dirigea vers le marché pour faire quelques courses, il n'y avait plus grand chose à la maison (et vu ce que Koro dévorait chaque jour...). Elle acheta fruits, légumes, pain... ils leur restaient encore du poisson de Ste.

Elle se dirigea par curiosité vers les allées où l'ont trouvait les matières premières... et là, suprise ! des soldes sur le bois étaient proposées. A ce prix, ce n'était même plus des soldes, mais une véritable braderie. Elle se demandait bien qui pouvait être le vendeur puisqu'il s'était éloigné de son étal et pour quelles raisons il cassait ses prix de la sorte. Elle vérifia l'état de la marchandise, sait-on jamais... mais le bûches de bois étaient en parfait état, elles n'avaient pas pris l'humidité de la neige et ne s'effritaient pas. Rhémy l'avait chargé de lui ramener du bois, l'occasion était trop belle... le vendeur surgit de derrière une pile de bûches. Oniki lui acheta immédiatement une centaine de stères de bois sans négocier. Le vendeur n'était pas enclin à discuter, elle ne le questionna donc pas sur les raisons de ces prix. Il prit ses écus et lui demanda où il devait lui livrer la marchandise. Elle le renseigna et s'éloigna, bien contente de l'affaire qu'elle venait de faire. Elle regrettait juste de ne pas avoir eu plus d'écus pour en rapporter d'avantage.

Elle continua sa promenade sur le marché et finit par tomber sur une offre similaire pour de la farine... mais qu'est ce qu'il leur prenait aux Clermontois de brader à ce point leurs marchandises? La pensée que Koro ratait ça, lui arracha un sourire... d'ailleurs, il était temps de rentrer le lui raconter.

Sur le chemin du retour, elle se rendit compte que c'était une centaine de stères de bois que le vendeur allait lui livrer et elle n'avait pas pensé à l'endroit où elle allait bien pouvoir les stocker... qu'est ce qu'allait dire Koro à la vue de tout ce bois ?! Elle avait tendance à agir, et à penser après...

Quand elle arriva, Koro était déjà levé et l'attendait dans la cuisine... il tournait en rond à la recherche de quelque chose à manger. Oniki posa son panier sur la table d'où il s'échappait une bonne odeur de pain chaud, qu'il remarqua immédiatement...

"Bonjour... tu as bien dormi ?"

Oniki l'embrasse tendrement.

"Je t'ai ramené de quoi déjeuner, j'ai bien vu qu'il n'y avait plus rien..."

Elle sortit le pain, le lait et les fruits pendant que lui s'installait. Elle s'assit en face de lui, pendant qu'il mangeait...

"Tu as raté une belle braderie sur le marché..."

Il releva immédiatement la tête vers elle, visiblement interessé, ce qui l'amusa... reflexe d'ancien maire ou de "spéculateur" ? se demandait-elle. Elle décida de ne pas lui parler tout de suite de ses acquisitions, il s'en rendrait compte bien assez tôt.

"Tu as raté une belle braderie sur le marché..."

Ses réflexes d'ancien maire (bien sûr, quoi d'autre ? ^^) revinrent l'espace d'un instant. Il engloutit le plus discrètement possible la totalité de son petit déjeuner et se leva, tranquillement.

- Neee mmèè huuurr neee maaahééé, ce qui voulait dire en langage morfale : Je vais sur le marché. Il grimpa les escaliers et descendit quelques seconde plus tard.

En partant, il vit Oniki lui faire un grand sourire, pourquoi donc ? Il chassa cette idée de sa tête et se demanda ce qu'il allait bien pouvoir trouver sur place, puis sortit et commença à marcher d'un pas bien pressé. En arrivant sur place il vit un énorme monticule de bois... à 2 écus !

- Un miracle... laissa t-il échapper.

Il voulut en commander mais on lui répondit que tout le bois à été pris par diverses personnes...

- Bon... tant pis...

Il continua sa marche, un peu dépité d'avoir manqué cette affaire, et tomba sur un gros stock de farine... à 10 écus ! Tout n'était peut-être pas perdu ! Cette fois-ci, on lui dit qu'une partie seulement était vendue.

- Il vous en reste combien là ? demanda t-il.

- 162 précisément, mon bon monsieur lui répondit la femme.

- Bon, livrez le tout à la mairie de la part de Koroseth.

La femme acquiesça mais Koro eut l'impression de passer à côté d'un gros truc quand même... penser au village oui mais bon... il avait bien servi le Duché, pour pas grand chose, et ses bonnes actions envers le village étaient déjà nombreuses. Il sourit donc jusqu'aux oreilles et lui dit, tout bas :

- Hum... ma bonne dame, mettez en 50 de côté pour moi, faites les livrer chez Koroseth, mais discrètement hein...

Il lui donna 500 écus tout rond et continua le tour du marché. Il y avait des produits intéressant mais il venait de tout dépenser... bon pas grave. En rentrant chez lui, il vit une chose incroyable... une partie du monticule de bois était devant chez lui... avec un tas de livreurs.

- Vous êtes sieur Koroseth ?

- C'est moi.

- Bon alors c'est réglé, on peut repartir.

Koro voulut les interroger mais il était subjugué par l'énorme tas... ça ne pouvait être qu'une offrande d'Aristote pour s'être aussi bien conduit ^^ L'exploit était tel les troyens découvrant le cheval de bois ! Il allait pouvoir faire le plus gros bûcher du monde !! Il l'inscrirait dans un livre où chacun pourrait inscrire un haut fait de ce genre... et on pourrai l'appeler... n'importe comment... le... le Guy-Naiss Bouk !... par exemple ^^ Et d'un coup, il se rappela le sourire d'Oniki juste après la question qu'il venait juste de se poser : qui avait fait amené ça ici ?... Il tourna lentement la tête vers la cuisine et vit se fermer les rideaux... Oniki...

- C'est ici chez Koroseth ! On va allez lui demander où poser ça.

Il tourna la tête de l'autre côté, sans dire un mot, le regard un peu sombre, et vit d'autres livreurs... avec la farine... 50 sacs...

- Sieur Koroseth, on vous pose ça où ?

Koro ne bronchait pas et le fixait avec un regard inquiétant.

- Heu... vous tracassez pas hein... on va mettre ça dans votre moulin...

Ils filèrent rapidement vers le moulin et Koroseth put s'occuper à savoir quel horrible châtiment il allait réserver à sa compagne... elle voulait qu'il mette ça où ?! Qu'importe, ça resterait dehors ! Et tant pis si on lui volait !... Sauf... sauf si il avait le droit à un pourcentage ^^ Il se dirigea lentement vers la porte et l'ouvrit...

- Ooonniiiii !...... Mon amour !.......

- Oui.......

Une petite voix, dont l'air était on ne peut plus coupable, qui venait d'en haut, la chambre probablement. Il grimpa les marches doucement :

- J'aurai simplement besoin... d'une explication... et une bonne... une très bonne même... dit-il en arrivant en haut, avant de rentrer dans la chambre.

Elle était occupée à ranger les quelques courses qu'elle avait fait et n'entendit pas le bruit des charettes sur le chemin. On frappa à la porte... plusieurs hommes d'aspect assez rustre se tenaient là. Oniki eu un mouvement de recul, puis remarqua les charettes remplies de bûches de bois un peu plus loin... c'était donc les livreurs qu'elle attendait.

- "B'jour m'dame" dit l'un, les autres la saluant d'un rapide hochement de tête. "C'est bien là, la maison du sieur Koroseth ?" ajouta-t-il.

- "Bonjour... oui c'est bien ici." répondit-elle.

- "Où est-ce qu'on vous met l'tout ?" dit-il en désignant du regard le contenu des charettes.

Elle n'avait pas eu le temps de réfléchir à la solution à donner à ce problème et Koro n'était pas rentré... les hommes semblaient impatients d'en finir et rester avec eux pour les faire patienter jusqu'à son retour ne lui disait rien qui vaille, d'autant que l'un d'eux commençait déjà à la lorgner d'un oeil appréciateur, un petit sourire au coin des lèvres. Oniki lui lanca un regard assassin, et il baissa le regard d'un air coupable.

- "Et bien... vous n'avez qu'à les mettre devant la maison, il n'y a pas de place ailleurs, du moins pas à ma connaissance" leur dit-elle.

Ils repartirent vers leurs charettes et commençèrent à décharger le bois avec une mauvaise volonté manifeste. Oniki les observait depuis le seuil de la maison ... ils jettaient le bois en tas, pour se débarasser de leur activité le plus rapidement possible et se réchauffer au coin d'un bon feu.

Oniki ne savait déjà pas comment allait réagir Koro lorsqu'il trouverait une montagne de bois devant sa maison, si en plus celui-ci était entassé de la sorte... aïe ! Elle alla donc trouver les hommes qui, en la voyant, commençèrent à gromeler. Ils se doutaient bien qu'elle allait raler... mais, Oniki n'en fit rien ce qui les destabilisa un peu. Ils étaient prêt à riposter. Elle s'approcha de l'homme qui s'était présenté à elle tout à l'heure au nom de tous les autres et qui semblait un peu plus fin que ses compagnons. Elle glissa quelques écus dans sa main, qu'il avait tendu avidement lorsqu'elle avait sorti une bourse de sous sa cape.

- "Avec ça, rangez-moi ce bois correctement s'il vous plait" leur dit-elle.

- "Bien m'dame" dit-il, non sans avoir compter et recompter les quelques écus qu'elle venait de lui donner.

Ils rangèrent donc les bûches correctement, sans rechigner à la tâche. Oniki rentra à la maison. Elle jetait de temps à autre des regards pour vérifier l'avancée des travaux, lorsqu'elle apperçut Koro au bout du chemin... *mince ! ils n'ont même pas encore fini... et avec un désordre pareil en plus... qu'est ce qu'il va dire ? *

Elle le regardait de la fenètre d'un air anxieux. Différentes expressions se succédèrent sur son visage : d'abord, l'étonnement, puis, le contentement et enfin... la contrariété. Il jeta un regard inquiétant en direction la maison, elle ferma les rideaux en vitesse, mais trop tard, il l'avait apperçu. Que faire ? Elle monta en vitesse dans la chambre.

Elle l'entendit entrer et l'appeler en bas de l'escalier :

- Ooonniiiii !...... Mon amour !.......

Malgré le "mon amour", le ton était menaçant...

- Oui....... dit-elle doucement, en espérant même qu'il ne l'entendrait pas. Mais si, il commençait à gravir l'escalier.

Que faire ? Elle se sentait prise au piège dans cette chambre, sans autre issue. Autrefois, elle aurait pris la fuite par la fenètre... Lutheme detestait cela, surtout qu'après, elle ne réapparaissait plus de la journée et il finissait par s'inquiéter, mais au moins, il en oubliait de la gronder quand elle réapparaissait. Ses escapades avaient donné lieu à de longues discussions, lui, lui expliquant qu'elle ne pouvait pas fuire au moindre problème, elle, lui disant qu'elle préférait ça plutôt que de se mettre en colère contre lui... surtout, ce qu'elle ne voulait pas admettre, c'était d'avoir tort. Elle était bien trop têtue pour cela.
Seulement, depuis cette époque, elle avait muri, les évenements s'étant employés à lui démontrer qu'elle avait souvent tort. Si elle se remettait en question plus facilement, elle n'en restait pas moins tétue... Par ailleurs, il n'était d'ailleurs plus question de s'enfuire par la fenêtre, non pas que cela lui fasse peur, mais parce qu'elle n'était plus une enfant et respectait bien trop Koro...

Lorsque Koro apparut elle était debout et regardait par la fenêtre, repensant un instant à un passé bien révolu et qui ne se répetérait pas avec lui.

- J'aurai simplement besoin... d'une explication... et une bonne... une très bonne même... dit-il en arrivant en haut, avant de rentrer dans la chambre.

Elle le regarda d'un air un peu coupable...

- Tu parles du bois j'imagine... Rhémy m'a demandé de lui ramener du bois et vu la braderie qu'il y avait au marché, ben j'ai saisi l'occasion... tu remarqueras quand même qu'il est bien rangé...

Il avait l'air sombre, ce n'était pas bien grave quand même, ce n'était que du bois après tout et il ne resterait pas là longtemps. Elle se ressaisit et le regarda d'un air défiant :

- Tu aurais préféré qu'il le livre dans la maison ? si c'est ça, c'est encore faisable...

Il se tenait dans le cadre de la porte et elle devant la fenêtre. Elle lui faisait penser à une petite fille de quelques années qui cherchait à se justifier d'une bêtise.

- Tu parles du bois j'imagine... Rhémy m'a demandé de lui ramener du bois et vu la braderie qu'il y avait au marché, ben j'ai saisi l'occasion... tu remarqueras quand même qu'il est bien rangé...

Puis, elle trouva utile de rajouter :

- Tu aurais préféré qu'il le livre dans la maison ? si c'est ça, c'est encore faisable...

Il n'en croyait pas ses oreilles :

- Oui je parle du bois... et c'est très bien que tu penses à Varennes et tout mais... hormis le fait qu'on ne voit plus que ma maison à moitié... et qu'il y a presque 80 stères de bois...

- 100 en fait...

Elle l'avait dit juste un peu trop fort...

- Heu... tu as dis combien ?...

Elle rougit, se pinçait les lèvres et regrettait déjà d'avoir laissé échapper ces paroles.

- Nan parce que... j'ai cru comprendre 100... ôte-moi d'un doute affreux là, mon amour ?

Et elle devint rouge comme une tomate. Et lui la regardait comme s'il s'agissait d'une hallucination.

- 100 stères... t'as fait empilé 100 stères de bois devant chez moi sans m'avertir ?... Et tu proposes encore qu'on les range dedans... ha ben voyons...

Elle le regardait maintenant, pas trop contente - du moins elle en donnait l'air - en faisant sa tête de boudeuse, sa lèvre inférieure un peu sortie comme font les enfants en bas âge. Koroseth ne se laissa pas intimider et releva son bras droit qu'il plia en fixant Oniki du doigt. Il commençait à gigoter légèrement son bras de bas en haut en inspirant longuement... ne sachant pas du tout quoi dire... Puis, il commença à faire un pas pour repartir et revint pour la repointer du doigt en plissant les yeux et en inspirant une nouvelle fois... mais toujours le vide... Oniki le vit faire un nouveau demi-tour pour l'entendit faire quatre ou cinq pas pour descendre... puis entendit les pas revenir et le vit à nouveau qui la fixait avant de lui dire :

- En tout cas... compte pas sur moi pour t'aider à trimballer tout ça !... tu t'arranges pour qu'on t'aide...

Et il repartit, pour de bon cette fois... et pensait déjà à tout autre chose... enfin presque ^^ Il sortit et fila d'un pas pressé pour aller retrouver un homme qui le reconnut et avant qu'il ne parle, Koro lui dit :

- Heu... bon pour le transport de ce soir pour Varennes, tu vas prendre un peu d'avance hein... Et on se retrouve là-bas dans la journée... Allez, allez, faut pas perdre de temps !

L'homme acquiesça, un peu désemparé et grimpa sur sa charette qui transportait les produits que Koro emmenait à Varennes : un peu plus de 30 sacs de farines, petites échelles et autres petites choses qui remplissait bien le moyen de locomotion, très bien même. Puis, il retourna chez lui et vit Oniki qui était en train de chercher une solution pour son bois. Il sourit et la prit dans ses bras pour lui faire un câlin. Au bout d'une minute elle lui dit :

- Tu m'aides ?...

- Nan !... ^^

- Gnégné...

Finalement, ils prirent la route de nuit (pour changer...) et deux jours ils arrivèrent à Varennes. Oniki avait pu trouver des gens pour transporter les marchandises, moyennant quelques écus.

Un pigeon arriva et deposa sur le pas de la porte une lettre, toqua de son bec 3 petit coup sur la porte et s'envolla.

Citation :

Mes Chers amis,
Je suis enfin de retour à Clermont !!!
Et pour feter ca je vous invite tous chez moi ce soir.
La soirée débutera au alentour de 18h30.

P.s pour Queza et J-M : Pensez à ramener mes adorables chiots ^^

Je vous embrasse tous tres fort

Klouska

Que ça faisait du bien de se retrouver chez soi après une si longue absence. Quatre mois, quatre long mois mais qui au final, s'était avéré pleins de surprises. Oniki fut la première et il était heureux, le plus heureux même, d'avoir la chance de vivre à ses côtés. Son poste de CAC aussi, qu'il avait aimé accomplir et dont la fin était proche. Et le final, le meilleur : sa demande en mariage qui avait été acceptée. C'était génial !

Le voyage s'était très bien passé, sans encombres, tranquillement. Ils avaient ramené Maëlle avec eux, qu'ils considéraient comme leur fille étant donné qu'elle vivait chez eux à plein temps, maintenant. Et même si ce n'était pas sa propre fille, Koroseth s'en occupait de mieux qu'il pouvait. Maëlle pourrait découvrir la maison de Koro mais depuis le temps... elle allait être remplie de poussière... encore... Cela en devenait une manie à force de partir pour Varennes. Mais cette fois, le groupe de choc ne serait pas là pour tout nettoyer... du coup, Oniki devra le faire, en compensation du fait qu'elle ait retenue Koro pendant tout ce temps ^^ Pas sûr qu'elle accepte l'explication...

Nombre de sacs s'étaient accumulés : le blé et le maïs représentaient le plus gros, et de loin. Il y avait aussi un papier, tout sale, un peu déchiré... il n'avait pas souvenir de cela... Il le lut... enfin, le déchiffra.

- Ha... ben je crois qu'on a un sérieux retard sur la petite fête...

Une blanche colombe se posa sur le rebord de la fenêtre, c'était hermès, la colombe de Velcan, elle portait un message pour Oniki

Citation :

Bonjour ma belle !

Comment va la furie et la reine de l'évasion des couvents ? Je suis passée par varennes et j'ai eu une pensée pour toi ! Il est étrange que nous nous croisons pas à Clermont, le monde n'est pourtant pas si grand !
Alors je viens prendre de tes nouvelles, nos petites soirées me manquent, j'espère que cela va se remédier prochainement !!

Je t'embrasse Oniki

Velcan