Chez Tramzik (C1)

Queza se dirigeait vers la maison à Klous. Elle s'arrêta devant la maison du voisin, se demandant si elle allait toquer, lui demander si il venait aussi... Après un seul petit coup, elle changea d'avis, préférant ne pas le déranger puisqu'il devait avoir reçu le courrier lui aussi... et reparti vers la maison à Klous.

Un petit pigeon arriva droit sur la fenêtre de la forge. Après l'aterrissage, il se redressa, remit bien en place ses plumes, agita la tête pour se faire tout beau et, tout fier de sa mission toqua du bout du bec à la vitre. Puis il attendit patiement que l'on daigne regarder le petit mot accroché à sa patte.

Citation :

Bonjour Tram,
J'espères que tu vas bien et que tu n'es pas trop fatigué de ton voyage.
Si ça te dit, je t'invite à venir manger chez moi ce soir. Ce serait tellement plus sympathique que de prendre son repas tout seul chacun de notre côté.

Queza
PS: Si tu pouvais ramener le pigeon ou bien le renvoyer ce serait fort gentil... je l'aime bien cette petite créature.

Le pigeon se mit à regarder dans la forge, curieux de voir ce qui produisait tout ce vacarme...

Comme souvent, Queza avait mit son baluchon sur le dos, mais en partant vers compiègne, elle fit un petit décroché et s'arrêta devant la maison à Tram.

Elle sentait la campagne profonde cette maison... les vaches dans l'étable, la forge où le poele chauffait à longueur de journée et l'habitation seul lieux en mode pause.

Elle sortit un parchemin, le posa sur son genou pour y griffoner quelques mots. Se relevant, elle mit sa main devant sa bouche comme si elle baillait, puis précipitament referma le papier. Elle glissa celui ci sous la porte espérant qu'il ne s'envole pas.

Elle jeta un dernier coup vers la forge... puis adressa un sourire à la vache qu'elle aperçut et reprit le chemin.

Pensant Tram cloué au lit, Queza arriva toute inquiète à sa maison.

Elle toqua, pas de réponse. La porte était fermée. Elle appela d'une petite voix un peu essouflée "Traaam!!? Tu es là??" Toujours pas de réponse.

Elle hésita quelques secondes, se disant qu'il était peut être tout simplement parti se promener? Mais ne l'ayant pas croisé en taverne, elle se l'imagina plutôt tout fievreux au fond de son lit.

Elle fit donc le tour de la maison et trouva la seconde porte... non fermée. Elle s'introduisit dans la maison, avec l'impression de se comporter comme une voleuse. Elle traversa le rez, monta tout doucement l'escalier tout en appelant Tram... au cas où cela pourrait l'aider à savoir vers où se diriger.

Très surprise, Queza sursauta. Puis, elle attrapa les deux mains et se retournant, répondit à la question:
hummm, je suppose qu'il s'agit d'un beau brun...

Et elle ouvrit les yeux pour embrasser son farceur préféré.
Je me fesais un peu de soucis pour toi, mais ça à l'air d'aller!!

Iscambe s'attabla et boulotta quelques petites choses appétissantes. Après avoir avalé sa bouchée, elle décida de répondre, brièvement :
"Ca va, ça va..."

Et préféra passer au sujet suivant :
Le départ approche... Mieux vaut tout préparer en effet... Ce pauvre pigeon va se sentir bien seul non ?"

Arrivée devant la porte, Queza la poussa tout doucement. Celle ci ne s'ouvrit pas. Elle chercha des yeux un pot de fleurs ou un paillasson sous lequel pouvait se cacher une clé. Mais les pots de fleurs n'avaient pas l'air de faire partis de la décoration. Elle passa ses doigts dans l'herbe haute devant la porte sans succès. Elle fit le tour de la maison mais toutes les portes étaient closes. Elle passa dans l'étable entièrement vide puis se dirigea vers la forge.

La chaleur et l'air confiné l'étouffa dès qu'elle y mit les pieds. Elle traversa la pièce et ouvrit en forçant un peu une petite fenêtre crasseuse. Le courant d'air rafraichit quelque peu la pièce mais remua aussi toute la poussière de la forge. Ayant remarqué quelques objets sur le haut d'une étagère, elle chercha à taton ce que cela pouvait être. Elle tomba enfin sur quelque chose qui ressemblait à un bout de clé. Elle prit un tabouret, grimpa dessus, s'empara du trousseau et redescendit. Elle referma la fenêtre, la porte et laissa la pièce avec des empreintes blanches de petits doigts un peu partout.

Une fois dehors, elle tapotta ses vétements avant de se diriger vers la maison. Elle était venue avec l'idée d'aérer un peu, et de faire déguerpir les araignées pour que la bâtisse garde un semblant d'habitée.

Quez fit d'abord un tour. Elle se rémémora les quelques fois où elle était passée. Elle était fort peu entrée, juste une fois où il était malade. Elle monta les escaliers chercha où il avait pu se cacher ce jour là. Elle redescendit et ouvrit quelques fenêtres. Elle s'assit à la table de la cuisine et regarda dehors. D'ici elle ne voyait qu'un arbre qui balançait tout doucement ses branches sous le vent. Elle laissa filer le temps, essayant de voir à travers les yeux de Tram mais elle ne savait pas vers quoi il regardait, ce qu'il pouvait penser. L'intérieur des têtes doit ressembler à une sorte de bric à brac ou chacun range ce qu'il a pu croiser durant sa vie et ou personne d'autre n'y retrouve ou n'y comprend grand chose.

Elle se releva, sortit de quoi faire quelques poussières et en fronçant le nez en délogea un petit couple d'araignées. Dans une remise elle tomba sur quelques bocaux aux couleurs douteuses et à l'odeur nauséabonde. Elle sourit en repensant à la première fois qu'elle était venue. Il y a avait proposé une étrange boisson... elle préféra ne pas toucher aux bocaux et s'éloigna.

Elle se dirigea de nouveau vers la chambre et tout doucement ouvrit la porte. Il n'y avait pas grand chose juste une grosse malle et un lit. Elle fit son petit netoyage comme dans les autres pièces mais s'arrêta devant la malle. Elle se mit à genoux devant et hésita un peu avant de l'ouvrir en grand; Elle se disait qu'elle ne devrait pas regarder comme ça dans les affaires.. mais était bien trop curieuse pour réussir à s'en empêcher. Il avait dû emporter le maximum d'affaires. Il restait des chemises mauves qu'il avait abandonné au profit de chemises grises avant de s'acheter un manteau noir, de la couleur originale il avait finit par préférer le côté obscur et sombre. Elle sourit. S'agissant de Tram, ça ne devait pas du tout être cela mais sa mémoire ne lui délivra pas d'autre raison. Elle rabaissa le couvercle et remarqua au chevet du lit une trace plus sombre au sol. Sûrement une boite avait été posé là pendant un bon moment mais Tram l'avait emporté avec le reste. Elle fit le contour de la marque avec son doigt comme pour prendre conscience de ce que cela pouvait être et contenir. Assise par terre, adossée au lit, elle écoutait les bruits de la maison. Le vent souffla un peu, du bois craqua, une porte se ferma au rez puis tout devint calme. Et, dans ce silence épais lourd, elle se déplaça tout doucement pour s'installer sur la couette là où un petit rayon de soleil du soir parvenait encore. Petit à petit elle se recroquevilla sur elle même comme pour entrer dans une carapace, elle passa sa main sur l'oreiller tout froid et ferma les yeux. Elle se demander si ce lit allait encore être utiliser ou bien la maison allait être abandonnée. Comme presque tous les soirs elle repensa aux derniers courriers reçus, à la dernière fois qu'elle l'avait croisée en taverne, à certains mots en particuliers... et comme à chaque fois, cela l'envoya dans le monde des rêves avec quelques images imprimées sur sa rétine.

Dès les premiers rayons du matin, Quez se leva. Elle donna quelques coups sur la couette pour la défroisser et sortit de la maison en veillant à ne laisser aucune trace de son passage. elle replaça les clerfs où elle les avait trouvé puis prit le chemin du retour.