Chez Iseult (K4)

Olic savait qu'Iseult partirait coute que coute ce soir. Il savait aussi qu'elle reviendrai bien un jour, dans longtemps peut-être, mais il savait aussi que si elle ne revenait pas de si tôt ce serait qu'elle est heureuse la ou elle est. Que ce soit à Varennes, Compiègne ou pourquoi pas Marseille !

Elle était en taverne à ce moment, et il s'excusa quelques instants, elle n'habitait pas loin de la taverne de toutes façon.

Mais ne sachant pas quand elle reviendrait il voulait juste lui faire une petite attention. Il laissa à l'arrière de sa maison deux miches de pain fraichement sorties du four et un petit mot.

Citation :

Merci pour cette rencontre d'il y a quelques jours. L'air de rien, ça va me manquer de ne plus te voir. Je t'ai laissé deux miches aux olives pour le trajet, j'espère qu'elles te gouteront.

Amuse toi bien et prend soin de toi !

Ton ami

Olic

Il retourna ensuite illico passer encore un peu de temps en taverne.

Iseult venait de finir sa tisane, lorsqu'elle entendit du bruit par dehors. Elle déposa la tasse vide dans son évier, puis ouvrit la porte. Personne n'était là.
Et la nuit était déjà tombée, tout comme la pluie. Les nuages avaient gagné le ciel durant la journée, et voilà qu'il en était couvert.

Elle regarda un peu partout, puis finit par marcher sur un quelque chose qui la fit glisser.

Elle se mit à gémir, lorsqu'elle se rendit compte que ce quelque chose était un papier, qui avait pris un peu l'eau. Iseult essaya de l'essuyer avec sa manche, afin de lire le message.

Elle eut presque envie de pleurer quand elle eut terminé. C'était difficile de partir dans ces conditions, mais Bibi était venu la chercher en personne, il fallait bien qu'elle accepte... Elle serait tout de même bien resté quelques jours, voire semaines de plus à Clermont...

A ses pieds, les miches de pain promises. Iseult chuchotta un peu "merci" destiné à Olic... Elle les ramassa, puis serra le petit bout de papier mouillé contre elle. Son regard était tourné vers les quelques étoiles visibles, et elle repensa à tout ces gens qu'elle aimait...

C'était toujours pareil. Elle avait du mal à partir, et du mal à revenir. A Clermont comme à Varennes.

Et là, elle était revenue, contente tout de même.

Elle s'arrêta devant sa maison. Une légère appréhension la retenait. Encore dans cette maison, elle serait seule. Une si grande maison. Vide.

Elle ne savait pas si elle devait regrette un choix qu'elle avait fait à Varennes. Sans doute, oui. Comme tous les précédents qui s'était vus être regrettés de même.

Enfin bon... Elle essayait de repartir sur des bonnes bases. Peut-être même écrirait-elle une liste de résolutions à faire en tant que nouveau départ. Oui, elle ferait ça.



Baluchon en main, après un petit retardement devant la demeure, elle y rentra, et la même odeur de renfermé et de poussières que d'habitude surgit. Comme d'habitude, elle toussota, posa ses valises, ouvrit les volets, aéra les pièces, retrouva ses animaux, les nourrit, fit son lit et s'installa sur son canapé.

Comme il était désagréable de s'habituer à une routine confortable...
Iseult ferma ses yeux, et s'endormit pour penser à tout un tas de rêves étranges qu'elle aurait oubliés au réveil.

Ce furent les frissons du froid matinal qui réveilla Iseult. Elle ouvrit péniblement les yeux, après avoir longuement tâté inutilement avec l'espoir de trouver une couverture. Mais rien à l'horizon.
Elle dut se lever, et c'est comme ça qu'elle comprit que les fenêtres étaient restées ouvertes. Elle se maudit, puis alla à la recherche de quelque chose à se mettre sur le dos.

Une fois le châle sur les épaules, elle partit se mettre à la fenêtre, et observa Clermont qui se réveillait.
Elle aperçut un peu de mouvement en face. Un nouveau voisin ? Oh chouette !
Elle plissa les yeux pour voir qui c'était.
Olic !! C'était Olic !! Elle l'appela en faisant des grands gestes, mais celui-ci devait être occupé à autre chose.

Elle partit vite dans sa cuisine, et confectionna des petits gâteaux. Une fois le tout préparé, elle les mit dans un panier couvert par un torchon, et s'en alla chez son voisin.

Après avoir sauté sur l'occasion de rentrer chez elle, Iseult se dépêcha d'aller se laver. Au passage, elle nourrit ses animaux, puis se choisit une tenue.

Elle avait opté pour son éternelle robe verte. C'était si festif le vert ! Elle eut une pensée pour Jean qui détestait cette couleur, et réprima un rire.

Après s'être toute pomponnée, coiffée et habillée (dans un temps record !) elle partit à la recherche de ce fameux lot de verres dans le grenier.

Elle avait bien fait attention à toutes les potentielles toiles d'araignée (mais normalement il n'y en avait pas : Iseult n'avait tellement rien à faire qu'elle passait ses journées à faire le ménage), puis redescendit avec le lourd paquet.

Une fois le carton en main, elle vérifia le compte et se dit que ça irait largement. Elle se regarda une dernière fois dans la glace -elle ne ferait pas le même coup deux fois !- puis repartit chez Olic, le sexy boulanger () d'en face, sans oublier les verres.

Iseult s'était dépêchée après avoir aperçu Adrien de chez Olic.

Celui-ci attendait, tremblant, grelottant, claquant des dents dans une persistance très téméraire.

Iseult sourit à ce spectacle, ici, le "froid" était une température plutôt habituelle, et peu contraignante. Surtout que c'était juste le début de l'automne !

Elle s'avança tranquillement vers l'homme qui ne l'avait pas entendu arriver, puis lui tapota doucement l'épaule. Celui-ci eut un tel sursaut qu'Iseult en prit aussi peur.

Houuu ! Du calme, ce n'est que moi !

Elle se mit à rire, puis reprit son calme, et s'éclaircit la gorge.

Désolée de vous avoir fait attendre mais euuh... C'est que je n'étais pas chez moi et euuh... Enfin bref, entrez donc !

Elle lui ouvrit la porte, qui, comme d'habitude, n'était pas fermée, et lui ouvrit le passage.

Après vous !

Iseult avait suivit Adrien quand il était entré. Elle l'observa curieusement, tandis qu'il avait le nez en l'air, scrutant tous les détails de sa maison.

Puis il sortit quelque chose de sa poche, et Iseult vit que c'était un pigeon.

Adrien Von Stauffacher a écrit:

Voilà le pigeon promis, nous pouvons sans doute le faire mariner un peu pour que la saveur soit plus onctueuse, mais c'est à votre convenance cher Damoiselle.

Elle lui sourit, puis répliqua :

Je suis plutôt partante pour la marinade ! J'ai plusieurs épices dans mes tiroirs, et puis, ça peut être bon avec du miel... Qu'en pensez-vous ?

Il eut l'air d'acquiescer, puis, repartit dans la découverte de la maison. Il retira son manteau, ce qui eut l'air lui faire du tort puisqu'il demanda ensuite :

Adrien Von Stauffacher a écrit:

Si l'on ne pouvait mettre une bûche de plus dans le feu.

Oui, oui, bien sur !

Elle le conduisit jusqu'au salon, où était la cheminée, et lui désigna le canapé, ou le fauteuil, pour qu'il puisse s'y asseoir (après avoir rajouté de quoi raviver le feu).

Ne bougez pas, j'vais vous chercher une pinte... J'vais chercher le tonneau de Spé' ! ^^

Mais en route, elle vit le pigeon, et amena un vieux numéro de la Gazette.

Quand elle revint, le messire profitait joyeusement du feu, en se frottant les mains devant.

Hé bé ! Vous avez l'air frileux ! Vous voulez peut-être une châle ou une couverture ... ?

En attendant sa réponse, elle lui tendit une chope, le servit en Spé', et prépara son petit coin pour déplumer l'animal.

Euuuh... Par contre, je me vois mal le tuer....

Le Baron Von Stauffacher avait grelotté un bref instant, mais la douce ambiance et la belle maison avait tôt fait d'attirer son regard et de le détourner du sentiment de froid.

Le pigeon posé sur la table et la Demoiselle se réchignant à le tuer, Von Stauff se leva et alla murmurer à l'oreille du pigeon:

Kikounnette, fait la morte !

Le volatile alors, se jeta sur le dos et sorti sa lange, lança ses pattes en l'air et cracha un peu de salive pour jouer l'oiseau mort. Adrien eut alors un sourire et se demanda s'il fallait vraiment la tuer.... Un suspens gênant traversa la pièce. Il en avait encore besoin de cette pigeonne. Elle qu'il avait ramassé au bords de la route, nourris de son lait.....ah non c'est pas lui ça ! Qu'il avait réchauffé et bien traité.

C'est alors, qu'une lumière parvînt à l'homme éclairé, mais peu lumineux qu'était le Baron. Al Lopas, le grand Ange (1m 24 ) et lui tendre un étrange objet qu'il voulait aller placer sous la couche de quelqu'un, il dit alors en quelques mots à Messire Adrien, énigmatique créature angélique, qui semblait parler en séparer de la réalité:

Sous votre couche, vous trouvez une petit plat blanc fait de matière souple et recouvert d'une fine pellicule de papier transparent. Un morceau de viande hachée est disposé dans le plat et le papier transparent porte une étiquette : "Pigeon: 30% matière grasse maxi - Origine : France - A consommer avant le : voir sur emballage". D'où cela vient-il ?

Sur cette question existentielle, Al prit ses ailes à son cou et s'envola loin vers de nouvelles aventures.

Le soucis de la viande étant résolue . Adrien rangea son pigeon et se mit à la cuisine. Il ne voulait pas jouer les invités qui s'invitent et ne font rien. Impolitesse maladive chez certains. Il se débrouilla pour trouver tout ce qu'il fallait et mitoner un bon tit plat pour les deux personnages. Une petite demi-heure plus tard, le repas était fait et posé sur la table. Il ne manquait plus que les convives.

[Après le repas]

Voila quelques temps déjà qu'Adrien était arrivé à Clermont et le bon repas qu'il venait de faire lui avait laisser un très bon souvenir. Il regarda Iseult avec sympathie et lui dit tout d'abords:

Ce repas fut fort délicieux, cela faisait longtemps que je n'avais plus mangé un pigeon. Un délice !

Il but, but et rebut, car un homme aime boire, puis alors se posa dans le siège et croisa les jambes d'une manière fort noble, mais toujours si pompeuse.
Oui, car le Noble est pompeux,
il n'avait plus peur du manquement. Oui, car le Noble est riche,
il n'avait pas peur d'être seul. Oui, car le Noble est beau
il avait peur par contre des gueux. Oui, car le Noble est idiot !
Après un moment de méditation sur sa digestion. Adrien dit à voix douce et posée:

Cher Damoiselle Iseult, je vais prendre la route dès demain pour Lausanne, cette ville est en plein émoi et je me dois d'être présent pour la défendre corps et âme. Je vous remerci pour toute votre hospitalité et ce succulent pigeon que j'ai partagé avec vous.

Il prit sa respiration, but quelques gorgées d'eau et continua:

Je demeurs indéfectiblement votre serviteur et protecteur. Que le ciel et la terre s'unissent contre vous, je serais celui qui saura vous défendre et je m'y résoudrais avant tout.

Il se leva et les mains dans son dos, il resta pensif un bref instant avant de se retourner et de lui sourire.

Finalement, Kikounnette fut épargnée mais nos deux héros dinèrent tout de même très bien. Adrien s'était occupé de la viande, et Iseult de tout le reste. Durant le repas, ils avaient parlé de leur contrée respective, de Clermont, des Clermontois, de voyages, de pigeons, et même de chaussettes solitaires.

Adrien a écrit:

Ce repas fut fort délicieux, cela faisait longtemps que je n'avais plus mangé un pigeon. Un délice !

Puis, après s'être posé tous les deux, laissant la chaleur diffuse du feu agir sur eux, Adrien prit la parole.

Citation :

Cher Damoiselle Iseult, je vais prendre la route dès demain pour Lausanne, cette ville est en plein émoi et je me dois d'être présent pour la défendre corps et âme. Je vous remercie pour toute votre hospitalité et ce succulent pigeon que j'ai partagé avec vous.

Il prit sa respiration, but quelques gorgées d'eau et continua :

Je demeure indéfectiblement votre serviteur et protecteur. Que le ciel et la terre s'unissent contre vous, je serais celui qui saura vous défendre et je m'y résoudrais avant tout.

Il se leva et les mains dans son dos, il resta pensif un bref instant avant de se retourner et de lui sourire.

Iseult le suivait du regard, d'un air plutôt admirateur. Mais qui étaient tous ces gens qui voulaient sa protection ? Iseult n'avait rien à craindre, elle le savait. Jamais on ne viendrait l'embêter à Clermont.

Elle lui rendit son sourire, puis se leva à son tour.

Et je vous en suis très reconnaissante.

Elle restait quelque peu perplexe, mais elle le raccompagna à la porte. Là, elle le remercia pour ce fameux repas, et espérait que son séjour s'était bien passé. Elle lui souhaita également bon voyage, puis, juste avant qu'il ne parte, elle courut lui chercher une écharpe supplémentaire, pour lui qui souffrait du froid. Elle y joignit un panier rempli de petits gâteaux ainsi que d'un mini tonneau de Spé'.

Tenez, prenez en soin !
Vous pourrez ainsi vanter nos mérites

Faites bonne route surtout, et attention aux brigands !

Après le départ d'Adrien, Iseult avait appris le retour de Jean ! Et quelle fut sa joie !
Elle décida alors d'aller lui rendre une petite visite.

Comme elle avait l'habitude de faire, elle s'attacha à préparer un gâteau. Aujourd'hui, elle ferait une tarte aux pommes. C'était de saison, simple, et tout le monde aimait ça !

Après ça, elle échangea sa petite robe verte habituelle par une rouge, habillée d'un gilet en laine. Elle enroula son cou de l'écharpe de Queza, et mis sa tarte dans un panier.

Elle partit rapidement car le ciel commençait à s'assombrir et il fallait qu'elle passe chez Olic avant.

Iseult avait tellement marché, elle s'était tellement perdue qu'elle n'osait reconnaitre sa maison quand elle fut en face d'elle. Elle était revenue depuis une semaine déjà, mais l'avait passé au couvant.

Elle s'avança sans un mot vers sa demeure, depuis déjà longtemps acquise...

Les volets étaient fermés, un peu de verdure était venue recouvrir les murs. Un léger duvet de poussière s'était accumulé sur les rebords des fenêtres, sur la poignée de la porte.

Iseult resta plusieurs minutes à regarder cette image, un temps qui lui paraissait infiniment long mais en même temps si court...

Après une grande inspiration, un élan de courage, elle sortit ses clefs et déverrouilla la porte.

Un immense nuage de poussière auquel s'accompagnait une désagréable odeur de renfermé vint s'abattre sur elle. Elle toussota, brassa l'air de sa main, puis se dépêcha d'ouvrir toutes les portes et fenêtres.
Évidemment, rien n'avait changé. Pourquoi cela aurait changé d'ailleurs ?

La réalité surgissait coup par coup, comme ça. La solitude la rattrapait. Elle avait confié ses animaux à une voisine le temps de son voyage, elle irait bientôt les récupérer, ils donneront de la compagnie.

Heureusement qu'il faisait beau dehors, sinon elle aurait pu songer au suicide !

Elle n'avait croisé qu'une seule personne en taverne, le temps d'un bonjour et depuis plus personne. Elle attendait désespérément l'arrivée de quelqu'un, mais personne ne venait.
Surtout, elle aurait aimé voir Olic. Et puis Auroro, Jujoss, Mimi, et même Don ou Kaioh !

Elle se vautra littéralement sur son canapé, un sentiment de trouble la prenant, elle eut presque envie de pleurer.

Toujours personne, en taverne. Jean la priait de la rejoindre, et Iseult avait déjà fait ses valises pour le soir.

Sa maison était trop calme, elle était lasse d'avoir à s'en occuper. Elle reviendrait, un jour, plus heureuse, peut-être...

Elle passa une dernière fois en taverne, avec l'espoir de voir quelques visages, et ce fut la dernière fois.

Une musique terrible, une ombre dans la nuit, puis tout à coup, une lumière rouge...
Iseult était de retour ! Pour vous jouer un mauvais tour... Afin de préserver le monde de la dévastation, afin de rallier tous les peuples àsa nation, afin d'écraser l'amour et la vérité, afin d'étendre son pouvoir jusqu'à la Voie Lactée... Iseult, plus rapide que la lumière... Ahem.


D'un air solennel, elle remit sa chevelure en place dans un grand secouement, puis posta ses mains sur ses hanches, et admira sa demeure...

Qu'il est bon d'être chez soi ! s'écria-t-elle.

Elle resta quelques secondes comme ceci, puis se rendit compte qu'elle était parfaitement ridicule, et jeta un coup d'œil furtif à droite et à gauche pour voir si personne ne l'avait vue.

Hum.

Elle lâcha son baluchon et le panier de courses qu'elle avait achetées l'après-midi sur le mini-perron, en cherchant ses clefs et... Se souvint qu'elle ne fermait jamais sa porte à clef. Aussi, elle ouvrit la porte sans trop de peine. Comme à son habitude, elle se prit une bouffée de poussières dans la figure, ce qui la fit tout de suite réagir, et elle passa ainsi plusieurs heures à faire le ménage. De même, elle refit son lit, retapa son salon, arrangea ses meubles ; puis elle pensa au blondinet, qu'elle avait invité, et se pressa d'aller préparer une chambre. Elle mit ses plus beaux et propres draps verts pour une fois qu'ils serviront à quelqu'un d'autre et posa des serviettes propres sur une chaises.

Elle quitta la pièce, assez fière d'elle, et descendit dans sa cuisine en chantonnant.
Là, elle y confectionna quelques biscuits -pour accompagner le thé-, fit du thé, et même le dîner !


Une fois la cuisine terminée, elle s'installa dans son gros fauteuil dans son salon, sa tasse à la main, un feu dans la cheminée, et regarda la paysage blanc au dehors en attendant Maccro... Elle n'avait jamais autant de neige dans son jardin !
Cette ambiance d'hiver, c'était vraiment chouette.

Quand Iseult entendit toquer à la porte, elle faillit renverser sa tasse. Elle se leva d'un bond, retira son tablier qu'elle avait oublié sur elle en s'écriant :

J'arriiiiiiiive ! d'un ton enjoué.

Elle se positionna devant la porte, passa une main sur sa robe, et ouvrit.

Hey ! Vous voilà ! Entrez, je vous en prie... dit-elle en essayant de cacher sa joie.

Lui avait l'air embêté. Il avait des petits yeux, surmontés de sourcils froncés. Peut-être était-il un peu pâle, aussi...
Iseult l'observa quelques secondes, embêtée elle-aussi, du coup, puis décida qu'il fallait lui enlever cette mauvaise mine.

Hum... J'ai fait des petits gâteaux !
Et aussi... Tenez, donnez-moi ce manteau, il fait bon ici... ! J'ai fait un feu dans la cheminéééé !

Elle lui prit en effet son manteau, en le priant d'aller s'asseoir dans le salon.

Mmh... Je vous l'avais dit, pour Clermont...

Elle soupira, puis vint le rejoindre, tout sourire, et l'assomma de question.

Avait-il trouvé facilement ? Finalement, avait-il assez chaud ? Avait-il un préférence entre le fauteuil et le canapé ? Non parce que les coussins n'étaient pas les mêmes... Oh, et, il voudrait surement boire quelque chose ! Elle avait du thé, du jus de fruits, et puis des liqueurs qu'on lui avait offertes... Ah et bien sûr, de la Spéciale ! Ben oui, il n'aurait pas fallu faire le voyage pour rien ! Hein ?! Comment ça "c'est quoi la Spéciale" ?! Mais c'est LA bière de Clermont ! Et la meilleure du royaume, soit dit en passant. Ah mais si, si ! Bon, elle lui en ferait goûter. Ah, et elle avait fait des biscuits ! Ah, elle l'avait déjà dit... Il en voulait, peut-être ? Elle était pas douée en grand chose, mais la cuisine, elle savait faire ! Et puis elle avait mis la main à la pâte, elle avait fait tout un tas de choses pour le diner ! Ah oui, c'était ça l'odeur. Bon, alors, qu'est-ce qu'il voulait boire, déjà ?

Oui, oui ! Vous me l'avez dit pour Klouska !

Elle était partie chercher un tonneau, et l'avait ramené en le poussant avec le pied.

Vous savez que je vous sors le grand jeu, là ? Les tonneaux, ça commence à se faire rare !

Elle éclata de rire, puis, tandis qu'elle les servait tous les deux, elle se mit (encore à parler).

Vous savez que c'est avez Klouska que j'ai pêché mes poissons ? C'était en été, je crois, les journées étaient longues... Oh, d'ailleurs, je ne vous les ai pas encore présentés, mes poissons ! Ils sont... Dans la cuisine... Mais c'est pas significatif, hein !

Elle sourit, puis lui tendit une chope.

Vous savez, c'est toujours... vide, à Clermont, pendant les périodes de Noël. Et là, il y a du monde comparé à d'habitude ! Il y a trois ans, cependant, je crois que les tavernes étaient encore pleines... Et puis, il y a deux ans, tout le monde est parti faire du patin à Ste Ménéhould ! Je suis restée ici, seule avec quelques amis. Et puis on a fêté le réveillon ensemble ! Je crois que c'est mon meilleur Noël... On avait fait à manger tout bien comme il faut, et puis il y avait les enfants de Mimi, c'était chaleureux... Et puis, l'année dernière, j'étais sur les routes... J'étais venue rendre visite à ma filleule à St Bertrand de Commingues... ! Vous devez connaitre ! Je sais plus trop comment on avait fêté ça... En tout cas, ça m'a pas marqué.. Héhé.. ! Et puis, en rentrant, je me suis perdue... J'étais toute seule et perdue ! Ah, j'avais l'air nouille, tiens ! C'était horrible en plus !

Elle le regarde, puis se mit à rougir.

Mais je parle, je parle ! Je suis désolée, des fois quand je suis lancée, je ne m'arrête plus ! Tenez, l'autre jour encore je...

Cette fois-ci, elle s'arrêta, vraiment confuse, prit une petite inspiration, et lui dit :

Vous avez un peu visité Clermont, alors ?

Mac l'écouta sans la couper. Il se rappelait la dernière fois qu'il avait fait l'erreur de la couper. Alors il se taisait, l'écoutant avec attention, et préparant un peu sa réponse.

Vous les avez pêché avec Klouska ? Vous m'apprendrez à pêcher ? Je ne l'ai jamais fait, en fait ... Mais je sais nager ! Un jour, dans je ne sais plus quelle ville, il y avait un lac. Avec Meg, ma compagne de voyage au début, ben on était allé se baigner dedans. Un mois de Novembre ! Tout les villageois nous avaient pris pour des fous. C'était je crois la meilleure journée que j'avais passé avec Meg lors de notre voyage ...

Mac se surprit à être nostalgique. Il avait voulu tirer un trait sur le voyage qu'il avait fait avec Meg, en effet, que leurs routes se séparent l'avait rendu triste. Mais bon, ils se parlaient encore, c'était le principale. Il prit la choppe que lui tendait Iseult et l'écouta à nouveau, buvant un peu de temps en temps.

Et bien ! que dites-vous d'essayer de passer un encore meilleur réveillon ? Ensemble avec tout les Clermontois revenu en ce moment ? On peut toujours essayer ... Non ? Il sourit.

A vrai dire, Mac n'avait jamais passé un noël heureux. Il avait été seul tout sa vie. Et quand il avait enfin décidé de sortir et rencontrer les Muretains, c'était en septembre dernier. Encore aucun noël de passé avec d'autres personnes que lui même. C'était l'occasion ...

Vous savez, je suis un peu pareil, quand on m'a lancé sur un sujet, il m'arrive de ne plus m'arrêter, à condition que je sois inspiré bien sur, des fois je n'ai pas vraiment envie de parler, vous en avez eu la preuve tout à l'heure en taverne. Je suis désolé pour ça d'ailleurs.

Il reprit.

J'ai visité vite fait la ville. J'ai vu des choses, j'en ai loupé certainement d'autres. On pourrait faire le tour de al ville ensemble, qu'en pensez-vous ? Vous devez la connaitre mieux que moi, et connaitre ainsi tout les recoins et endroits à voir ...

Il lui sourit. Il était heureux d'être là, en sa compagnie.

Iseult l'écoutait avec ravissement. Il n'était pas très bavard sur sa vie, il en évoquait quelques aspects de temps en temps... Trop rarement, au gout d'Iseult, qui était trop curieuse !

Au fait, je vous adultnappe ! Pour Noël, je veux dire.

Elle lui sourit.

Et j'inviterais le monde qu'il faudra !

Elle sirota un peu sa chope, puis enleva la mousse de ses lèvres avant que Mac n'ait pu s'en rendre compte.

Bien sur que je vous ferai visiter Clermont ! Il faudra vous emmener dans les endroits cultes ! D'abord ma rue, puis... Puis on ira aux anciens termes de Clermont ! Il y avait une immense piscine de Spéciale, c'était vraiment chouette l'été, tout le monde venait... Et puis il y a toutes les salles de bal, et puis la place du marché, et le verger !

Iseult soupira légèrement... Tous ces endroits si animés autrefois ! Tous... éteints, désormais...

Je sais ! s'exclama-t-elle.

Il faut ab-so-lu-ment que je vous emmène voir les jardins ! C'est mon endroit préféré, avant le verger, même ! Mais après ma maison...
En été, surtout, il faut les voir ! Il est tout spacieux, tout coloré, tout fleuri ! Il y a des petites passerelles, et puis un lac... Oh, et ça sent si bon quand les fleurs ont éclos ! C'est une charmante ballade à faire quand il fait beau ! Il faut que vous voyez cela... Aaah, tant pis pour vous ! Vous devrez rester là au moins jusqu'au printemps !

Elle sourit, puis regarda la nuit au dehors.

Le ciel est dégagé... Regardez les étoiles ! On a de la chance, si près de Paris, d'avoir un ciel si brillant !

Demain, espérons qu'il n'y ait pas de nuages... On irait aux jardins... Je suis sure qu'avec la neige, c'est tout aussi agréable !

Le sommeil avait eu raison d'eux ! Après avoir papoté pendant plusieurs heures, ce fut d'abord Mac qui s'endormit, puis Iseult suivit, bercée par les flammes dans la cheminée... Et ils n'avaient même pas mangé !

Le lendemain...

Iseult, en tant qu'hôte, se devait de se réveiller la première, et c'est ce qu'elle fit.
Elle ouvrit un œil, puis le deuxième, avec difficulté. Elle regarda d'elle, les sourcils froncés. Ah, c'est vrai, elle était chez elle. Mais pourquoi dans le salon ? Et à qui appartenait cette autre chevelure blonde ? Ah, oui, elle s'en rappelait.

Elle se redressa, puis regarda autour d'elle. Dans la chemin, il restait quelques braises, légèrement rougies, dehors, la neige fondait peu à peu, mais le ciel était tout bleu, et le soleil brillait.

Le soleil brillait... Mais quelle heure pouvait-il bien être ? Et ses invités, qui devaient venir ce soir ! Elle se leva d'un bond, et débarrassa rapidement la table.
Pauvre Mac ! Il aurait pu profiter d'un lit si confortable et au lieu de ça... Il était vautré sur le canapé ! Quoi que... Il n'avait pas l'air si mal...

Iseult le regarda, toute attendrie, puis se souvint vite qu'il fallait qu'elle se prépare !
Elle grimpa à l'étage, puis se lava et s'habilla pour être un tant soit peu présentable.

Qu'allait-elle bien pouvoir faire à diner le soir pour Noël...

Iseult s'était donc lavée, habillée de sa fameuse houppelande rose, et pomponnée tout en sifflotant des airs méconnus. Elle avait même profité d'être à l'étage pour emballer ses cadeaux. Il restait quelques petites retouches à faire, mais le tout était là.
Alors qu'elle faisait une jolie nœud papillon sur le cadeau de ****, elle entendit du bruit en bas.

Elle ne comprit pas tout de suite que cela pouvait être Maccro qui était réveillé, et elle descendit prudemment.

Lorsqu'elle le trouva dans la cuisine en train de laver les chopes, elle s'exclama :

Ah, vous êtes debout ! J'ai failli vous laisser un mot mais j'me suis dit qu'on était pas loin...

Elle sourit.

Aaaaah mais faites pas la vaisselle ! C'est pas à vous de faire ça ! Allez, bas les pattes, oust !

Elle la chassa de ses bras en riant, puis s'arrêta pour le regardant de la tête au pied, en esquissant un petit sourire.

Vous voudriez surement aller vous passer un brin de toilette, pas vrai ? Ah moins que vous ne préféreriez prendre un petit-déjeuner d'abord ? C'est comme vous voulez !

Ah mais bien sur que j'ai des vêtements pour vous ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant ! Kna.., enfin... Quelqu'un a laissé toute sa garde-robe ici ! J'ai tout mis ça dans un coffre, attendez, suivez-moi !

Elle grimpa les marches quatre à quatre, prit une porte, traversa une pièce, prit une autre porte, puis fit demi-tour.

C'était pas celle-là...

Elle reprit le couloir et cette fois-ci, elle prit la deuxième porte et arriva sur une énième chambre, vide, où se trouvait ledit coffre en plein milieu.

Nous y voilà ! Prenez tout ce que vous voulez, j'ai déjà fait mon tri.
Oh, et puis, il y a une salle de bain juste à côté, là ! Il doit y avoir des serviettes dans un placard, je vous en avais mise une sur votre lit mais puisque nous sommes ici... Prenez celle que vous voudrez, il devrait y avoir tout ce qu'il faut pour vous !

Elle sourit, puis le regarda bêtement pendant quelques secondes.

Ah euh, oui, j'y vais...

Elle descendit donc, laissant son invité s'affairer, tandis qu'elle préparait le petit-déjeuner en bas.

Allez hop ! La voilà déjà repartie ! Elle montait les marches sans se préoccuper si Mac suivait ou pas ! Lui, il courrait derrière, ne regardant pas sur les côtés puisqu'il n'en avait pas le temps. Apparemment, elle était allé trop vite, après avoir passé quelques portes elle avait fait demi-tour ! Lui, il la suivait toujours.

Ça y est ! Elle s'était arrêté. Mac souffla un instant. Et elle, comme si de rien n'était lui montra un coffre.

Je *reprend son souffle* vous remercie !

Il lui sourit et commença à chercher dans le coffre, en faisant attention à ne déplier les affaires. Lorsqu'il releva la tête, elle était toujours là, toute souriante. Elle allait resté là tout le temps ? Apparemment elle n'y comptait, elle avait tourné les talons et était parti.

Bien .. Je prends quelles couleurs ... Arggg j'aime pas faire ces choix là …

Il haussa les épaules et remit le choix des vêtements à plus tard. Il s'en alla dans la salle de bain ! Là bas, il commença par se laver, partout ! Puis il se recoiffa ! En faisant attention d'être bien sec pour ne pas mouiller partout, il retourna près du coffre où les affaires étaient à l'attendre.

Il enfila des braies noires, comme les siennes ! Puis, regarda les chemises … Il ne voulait pas mettre de bleue, ça ressemblerait trop à sa tenue habituelle, ni de blanche, ça tâche ! Il lui restait la rouge, la verte et la jaune …

Il haussa les épaules et pris les trois et descendit les escaliers à toute vitesse, chemises en main. Il se posta dans la cuisine où Iseult se trouvait.

Dites moi … D'après vous je prend laquelle ?

Il faisait passer chaque chemise, chacune leur tour devant son torse.

J'ai jamais su choisir mes vêtements, c'était Meg et Kayt qui m'avait conseillé avant !

Il sourit en repensant au harcèlement dont il avait fait preuve ! Il renifla et sourit encore plus !

Mais ... ça sent bon ! Vous me donnez faim !

Iseult était sagement en train d'éplucher des poires pour une compote tandis qu'une tarte aux pommes cuisait. Elle fut toute chamboulée de voir Maccro débarquer hummm... torse nu...

Pendant qu'elle le reluquait, celui-ci lui demandait quelle couleur lui irait le mieux. Elle le comprit après s'être rendu compte de son état et l'avoir regardé d'un air ahuri pendant quelques secondes.

Ah, euh, oui... bafouilla-t-elle. Puis elle s'éclaircit la gorge.

Elle l'examina plus sérieusement, et hésita elle-aussi. Questions de choix, ce n'était vraiment pas à elle qu'il fallait s'adresser !

Vous devriez prendre la verte ! A moins que vous ne préféreriez la rouge... Humm... Quoi que, la jaune est bien aussi... Ouais mais non, ça fait trop.. jaune, vous ressembleriez à un poussin ! Quoi que c'est mignon, aussi, un poussin... Oui mais la rouge, en fait, c'est pas mal aussi... J'aurais plutôt tendance à pencher pour celle-là ! Ou alors pour la verte...
Oh, et puis vous n'avez qu'à prendre les deux ! La verte aujourd'hui, et vous mettrez la rouge demain !

Puis elle regarda ses mains, récemment occupées.

Oui, c'est la tarte qui sent bon ! C'est pas très original mais c'est d'saison et c'est toujours aussi bon...

Elle le regarda puis lui adressa un sourire.

Dès que vous vous serez hum... habillez... Vous pourrez vous asseoir ! J'ai même pressé des oranges !