Eden Kunchan

Se trounant vers lui, le regard légèrement ensommeillé, elle lui sourit.

Bonjour, mon amour. Comment vas-tu?

Elle se redressa sur son oreiller et pris les mains de son cher et tendre.Elle en plaça une en haut de son ventre et l'autre en bas. Elle le regarda de nouveau.

Vas y mon amour parle lui.

Elle levit avancer sa tête et la poser sur son ventre avec douceur. Il posa une oreille dessus et commenca à converser avec la vie. Elle ne sut ce qu'il lui disait car il murmurait très bas. Mais elle aimait ce contact à trois.

Elle installa aka chan dans le lit en bois qu'ils avaient fabriqué pendant la grossesse. Il était magnifiquement décoré. Elle la recouvrit d'une couverture.

Elle se remémora s'il elle n'avait rien oublié: "têtée, fait. Rot, fait. Langée, fait. J'ai rien oublié."

Elle regarda sa fille dormir. Puis, redescendit avec les langes souillées. Elle les mit dans une bassine d'eau chaude.

Tu veux une tisane, chan?
Oui avec plaisir.

Elle s'assit à la table et l'observait.

Il prépara deux tisanes, qu’il laissa infuser un instant, avant de la rejoindre. Il était si heureux qu’à peine les tasses posées sur la table il se précipita pour l’embrasser. Ce n’était certainement pas la première fois, mais on pouvait deviner un grand bonheur dans ce mouvement. A peine quelques jours s’étaient passées depuis la naissance de leur fille et Matabei était toujours à se demander comment une telle chose était possible.

Leur aka-chan ne paraissait pas le moins du monde troublée par son arrivée sur terre, ses yeux dévoraient la lumière et ses mains comme ses poumons s’étaient habitués à l’air libre. Elle dormait paisiblement et il passerait tout à l’heure de longs moments à l’observer dans son sommeil. Son arrivée n’était pas passée inaperçue et ses parents étaient heureux d’annoncer aux kami le nom qu’elle porterait jusqu’à ce qu’elle soit en âge de choisir le sien.

Comme le veut la tradition, ils tracèrent ensemble son prénom dans le vent: 英恵 (Hanae). Les prénoms des jeunes filles s’écrivent toujours avec deux kanji. Cela signifiait approximativement fleur sacrée ou très belle fleur, un prénom qui lui allait naturellement. Elle était la première fleur de leur arbre, elle en avait déjà toute la spontanéité, la fraicheur et la sensibilité.

Kermor Col et Margot dans son landeau arrivèrent chez Matabei et Aspho il venaient voir la petite merveille .Ils étaient très heureux pour leurs amis .La naissance d'un enfant est ce qu'il y avait de plus beau pour un couple.Ca changeait tellement la vie la rendant si belle et lui donnant un nouveau sens.
Ils frappèrent doucement pour ne pas risquer de réveiller le nouveau né.Ker était amusé par Col qui croulait sous les paquets et ne s'avait comment se dépatouiller pour avoir un air présentable.

-Tu vas y arriver mon ange,si je t'assure
lui dit telle dans un sourir.

-Moqueuse lui répondit il avant de l'embrasser tant bien que mal.

Asphodèle vint leur ouvrir et les fit rentrer dans la demeur et elle les invita à prendre le thé.

Matabei vint les acceuillir à son tour .Ils le saluèrent comme de coutume.
Puis on leur présenta une magnifique petite fille qui dormait paisiblement ,si belle si petite paressant si fragile.
Ils la contemplaire sous l'oeil fière de ses parents.

Col tendit alors à Aspho le cadeau de la petite Hanaé.
-Je sais on a vu loin ,mais vous verez sa grandit si vite dit il l'air embarassé.


Puis encore plus maladroit il tendit à Mata le cadeau qu'avec Ker il avaient choisit pour leur couple d'amis.Il sinclina devant Mata une première fois et lui dit:
-Juste un petit présent en espèrant qu'il vous plaira c'est Ker qui l'a fait.

Puis il s'inclina une seconde fois .
-De notre part se petit présent,nous vous l'offrons une deuxième fois par respect pour vos coutumes. Il tendit le paquet à son lieutenant .

Leurs amis étaient repartis depuis quelque temps déjà. Matabei se retrouva seul avec Hanae-chan à lire et relire les deux dernières lettres qui se trouvaient sur la table. Deux petits origami dépliés: l'un très réjouissant, l'autre beaucoup moins. Sept souffles, il lui faudrait moins de sept souffles pour prendre une décision.

Matabei se rappela tous les moments dans sa vie où il a du décider en sept souffles. "Sept souffles et le mien" lui insuffla leur aka-chan. Il pensait qu'elle dormait. Il lui avait donné son petit doigt à téter pour qu'elle se calme, mais cet artifice ne pourrait pas fonctionner longtemps... D'une main, la main gauche, elle attrapa la plume que Matabei avait toujours en pendentif autour du cou. "Sept souffles et le mien, 父", entendit-il de nouveau.

Il était là, le karasu tengu, l’esprit corbeau … Il s’était glissé à l’intérieur de la maison sans un bruit. Ses ailes étaient dressées bien hautes derrière lui, rassemblées au dessus de sa tête en une sombre couronne. Ses yeux fixaient avec une rare intensité Hanae-chan, qui soutenait ce regard sans sourciller, sans manifester la moindre émotion, le moindre trouble, la moindre gêne. Elle l’attendait, Matabei en était persuadé.

Même s’il avait un bébé dans les bras, Matabei tenta avec d’infinis efforts et mille précautions de saluer convenablement celui qu’il avait rencontré au tout début de son séjour à Clermont. "Akegarasu-sensei, votre présence honore notre humble demeure. C’est un immense plaisir pour nous que de vous accueillir. Je vous en prie installez-vous et faites comme chez vous. Je vous … "

D’une griffe rageuse, le kenku l’interrompit. Son déplacement vers lui, aussi rapide qu’inattendu, le surprit plus encore. Il venait de rentrer dans une zone où Matabei devait absolument retrouver l’usage de ses bras. "Non merci Matabei. Dis-moi qui est-ce? Qui est cette petite fille arrogante?"

Matabei jaugeait la situation. Il ne pourrait jamais être aussi rapide que lui. La dernière fois, il n’avait eu la vie sauve que d’extrême justesse et sa pauvre épaule s’en souvenait encore au prix d’une large cicatrice. Se tournant sur lui-même pour se présenter de trois-quarts, Matabei répondit à cet interrogatoire. "Sensei, permettez-moi de vous présenter notre fille, Hanae-chan, fille du tigre et de la grue. Si celle-ci vous a offensé, je vous prie de prendre en compte sur jeune âge avant de décider d’une punition."

"Matabei, ce n’est pas moi qu’elle a offensé, c’est l’ordre céleste tout entier. A peine née, la voici déjà qu’elle souhaite prendre des décisions en huit souffles. Huit souffles, Matabei, comprends-tu? Huit, la perfection, l’illumination, ceci n’est pas du domaine de l’humain. Il y a une raison pour laquelle aucun d’entre vous ne peut, ne doit, prendre des décisions en plus de sept souffles. Vous le savez. Ne passons-nous pas assez de temps à vous l’enseigner!"

Le kenku était tout près d'elle maintenant, son bec dangereusement proche de son visage, ses yeux fouillant son âme, mais elle résistait toujours machouillant tranquillement le petit doigt de son père comme pour le calmer lui. D'un geste, elle lâcha la plume et commença à sourire. Les enfants sourient avec confiance, ils n’ont pas peur. En tout cas, elle n’avait pas peur. Ils commencèrent ainsi à discuter silencieusement, Matabei ne sachant pas vraiment quoi faire, puis le kenku finit par se redresser.

"Matabei", reprit-il de sa voix croassante et saccadée, "vous avez bien fait de laisser les portes ouvertes, je peux vous le dire." Matabei fut bien incapable de savoir si c'était de l’ironie ou pas, mais juga préférable de le laisser continuer.

"Voici ce qu’elle m’a dit à votre intention. 'Je vois ses mains retrouver la lumière et se soulever comme une fleur après la pluie. Les flammes de ses doigts cherchent celles des cieux et l’amour qu’elles engendrent me rend à moi-même, à ce que j’ai été. La vie dont elle m’anime, n’est-ce pas ma mémoire reconquise, tous mes désirs anciens, mes rêves inconnus, toute une véritable force blanche que j’ignorais, que j’avais oubliée? Je croyais ne jamais vivre et je me mêlais à la nuit. Elle était libre et pouvait errer. Mais voici qu’elle t'a trouvé et qu'elle m’a engendrée. Voici que de nouveau, je borne un horizon. Je ne veux, ne peux, la laisser là où elle est.' Votre fille veut que vous le sachiez Matabei. Elle veut que le rêveur rêve qu'il ne dort plus et qu'il part à la recherche du papillon."

Sur ce, le kenku se tourna vers Matabei, beaucoup plus calme. "A propos, Matabei, vous ne m'avez jamais vu autrement que sous ma forme vitale, n'est-ce pas?" Devant la réponse affirmative, il prit délicatement l'aka-chan des bras de son père, lequel ne s'y opposa pas, et se dirigea vers l'autre pièce. "Je crois que c'est mieux ainsi, Matabei. Je reviens dans un instant. Dans l'intervalle, je vous laisse méditer sur les pensées de votre enfant."

Koroseth arriva en fin d'après-midi devant la porte de son ami. Cela avait pris du temps mais il voulait que le cadeau pour sa fille soit le mieux réussi... en espérant d'abord qu'il serait réussi tout court. Cela n'avait pas été évident vu qu'il ne connaissait pas bien le sujet. Un peu gêné mais néanmoins heureux d'offrir un présent à cet enfant, il frappa à la porte.

Matabei lui ouvrit avec le sourire, Koroseth entra d'un seul pas à l'intérieur et ressentit, l'espace d'un instant, quelque chose de bizarre. Il regarda Mata et ne vit absolument rien dans ses yeux pouvant l'alarmer. Donc, tout allait bien. Il lui sourit quand il lui tendit le paquet :

- Comme promis, voici un humble présent pour votre fille. J'espère de tout coeur que cela pourra convenir en temps voulu.

Comme il l'avait pensé, Matabei fut un peu gêné mais finit par accepter avec plaisir. Quand il l'ouvrit, il découvrit un magnifique petit kimono - un Houmongi - en soie de qualité, d'un blanc pur avec des motifs continus de fleurs sur les épaules, les manches et en dessous de la taille ainsi qu'une magnifique fleur au milieu du dos.

Peu après que le kenku se soit déplacé dans l'autre pièce, quelqu'un avait frappé à la porte. C'était Koroseth. Matabei l'accueillit avec grand plaisir et l'installa confortablement dans la salle à manger. Son ami se remettait encore de ses blessures et Matabei souhaitait que sa convalescence se déroule aussi bien que possible.

Le présent qu'avait apporté Koro était absolument magnifique. C'était quelque chose qui le touchait beaucoup et il était vraiment confus devant un tel travail. Chaque motif était finement brodé et cela avait dû demander des efforts considérables.

Après cette longue discussion et d'interminables remerciements , Matabei décida d'aller chercher Hanae pour la présenter à Koro et lui montrer ce somptueux cadeau. Celle-ci était tranquillement assoupie juste un côté, un drôle de corbeau veillant désormais sur elle.

"Koro", fit Matabei d'une toute petite voix, "permettez-moi de vous présenter Hanae-chan, notre petite fleur".

Koroseth vit Matabei revenir avec sa fille dans les bras. Il l'observa un instant, ni trop long, ni trop court.

- Ainsi donc, voici le plus beau bébé de Clermont. Je vous félicite Mata-san.

Koroseth sourit à son ami et lui dit que s'il avait besoin de quoi que ce soit, il serait là pour rendre service.

- Sur ce mon ami, je vais vous laisser. J'ai été honoré de voir votre fille. Qu'elle vous apporte le bonheur que vous méritez.

Koroseth quitta la maison de Mata, non sans avoir aperçu un corbeau sur le rebord de la fenêtre, on ne peut plus silencieux. Il s'interrompit dans ses pensées et salue Matabei et sa fille en s'inclinant.

- A très vite !

Un signe de main et il partit vers la Mairie.

Koro s'en était allé. Matabei resta un long moment sur le pas de la porte sa fille dans ses bras. Elle l'observait toujours aussi tranquillement. Elle finit par se tourner pour fixer le corbeau, qui -- d'un bond -- vint se poser sur l'épaule de Matabei comme s'il souhaitait pouvoir écouter celle qui n'était qu'un bébé.

Cette vision lui en en rappela une autre, celle du conseil qu'avait prodigué dame Yasuki à son ancêtre.

"N'oublies jamais que créer doit toujours être le reflet d'une sensation profonde et que profond veut dire étrange et qu'étrange veut dire peu connu ou tout à fait inconnu. Pour qu'une telle oeuvre existe, il faut qu'elle sorte complètement des limites du réel. Il te faudra peu de mots pour exprimer l'essentiel, mais il te faudra tout ton coeur pour traverser le miroir et atteindre l'autre monde".

Plongé dans cette pensée, Matabei ne remarqua pas le départ du kenku.

Asphodele rentra dans l'eden et découvrit qu'il y avait eu plein de visites en son absence. Celà l'amusa. Son tendre amour n'avait pas été seul.
Elle admirait les magnifiques cadeaux apportés par Col et Kerm.
Puis elle se mit en devoir de préparer un bon repas pour son futur époux et un bon petit gateau pour toute la famille.

Nous avons tous en nous un pouvoir. Un jour, quelqu’un lui avait laissé ce mot, petit origami en forme de papillon mystérieusement posé au coin d’un oreiller:

Citation :

Pour toi.

Parce que cela fait si longtemps que tu veux connaître mon pouvoir et que j’ai enfin décidé de te le dire … Mon pouvoir c’est … Enfin tu verras, tu finiras par comprendre.

Et l’auteur du message de préciser d’une ultime pirouette:

Citation :

Et pour tous ceux auxquels je pense quand j’éternue.

Pour Matabei, le mystère restait entier.

Il se souvenait du premier rêve; du rêve qui avait suivi le premier rêve et de la suite du rêve qui avait suivi le premier rêve. Ces trois rêves, il les avait écrits pour tenter de les figer. En fait, ce n’était pas vraiment nécessaire, car tel était son pouvoir à lui. Lui était finalement redevenu celui qu’il avait toujours été. Un rêveur qui croyait que l’amour, l’amitié, les kitsune, les kenku, tout cela et tout le reste, et bien lui il croyait que cela existait. Son pouvoir s’était révélé, il pouvait maintenant rêver éveillé. "Etre sans être."

Quel était donc son pouvoir à Elle? Il la regarda qui souriait amusée en le regardant qui souriait rêveusement. Pouvait-elle voir ses rêves? Ils étaient colorés. Un arc-en ciel en apesanteur. Le jaune canari luttait contre le rouge carmin flamboyant. Les bleus recouvraient tout, mais, à la fin, le vert sapin avait toujours la dernière touche. Les couleurs finissaient par accepter de se mélanger et se fondaient en un blanc éclatant, avant de réapparaître. Le kaléidoscope se remettait alors en marche.

Sa rêverie était immense. Ses nombreuses pièces s’ouvraient sur des paysages plus surprenants les uns que les autres. Elles étaient peuplées d’animaux inconnus, de personnages baroques, de clowns et de chapiteaux, de carrousels sans attaches, de jongleurs et de feux d’artifice. La musique était fluide et légère, comme un petit air de flûte, entraînant ou voluptueux. Elle s’évanouissait dès que le besoin de silence se faisait à nouveau. Et si c’était Elle qui faisait tout cela?

Alors, perdu comme à son habitude dans ses pensées, il finit par dire ce qui allait sans dire:"Hum, cela sent très bon mon amour. Je suis vraiment heureux que tu sois là."

Asphodele se réveilla ce matin là en s'étirant dans le lit. Le soleil était déjà bien haut. Elle se le va et descendit l'escalier jusqu'à la salle de vie.

Elle trouva sur la table une grue origame. Elle sourit, l'ouvrit et lu le mot inscrit dessus.

Citation :

Ma toute première lettre,
et toi aussi petit H

Il en est de même pour vous deux. Vous êtes le reflet de mon âme. Ce pour quoi, je trouve une raison d'être. Le sourire du matin. Cette pensée au réveil. Que faire pour elles? Ont elles bien dormi? Deux êtres merveilleux qui me font grandir tout comme cet arbre que nous formons, notre petite oeuvre à nous.

Je vous souhaite une bonne journée et je vous embrasse sereinement toutes les deux.

votre M, un si beau verbe

Cette lettre l'a mis de bonne humeur. Elle devina que Matabei avait du se lever de bonheur et était déjà parti travailler. Elle s'activa pour aller le rejoindre te prendre le relais avec Hanae.

Asphodele ne put réprimer un grand éclat de rire. Son mari prenait un bain de farine pendant que leur fille ricanait en voyant son père se débattre avec cette poudre blanche.

Alors mon chéri? Tout va comme tu veux?

Elle s'approcha et prit Hanae dans ses bras.

Tu as pas bientôt finit de faire tourner ton père en rond!?

Pour réponse, elle n'eut qu'un sourire angélique. Elle l'embrassa sur le front. Puis, elle aida Matabei à se relever.

Heureusement que nous sommes qu'entre nous. Que diraient tes hommes en te voyant vaincu par une pitchoune de 1 ans?

"Oh, tu sais, je pense que ceux qui m'accompagnaient par le passé seraient vraiment admiratifs. Qu'une aussi frèle créature, au sourire certes angélique, puisse se jouer à ce point d'un kenshinzen ... c'est comment dire absolument inédit dans toutes nos arcanes. C'est comme si, comme si elle était capable d'anticiper le moindre de mes gestes. Il m'a fallu plus d'une dizaine d'hivers pour avoir une vague idée de ce que pouvait être la feinte de la feuille morte et notre petite fleur maitrise ce mouvement à la perfection alors même qu'elle n'arrive pas encore à marcher. C'est fort génant."

Matabei se releva avec l'aide d'Asphodele en essayant de garder une certaine contenance. Il reprit ses esprits et finit par retrouver le sourire.

"Ah, ah, il est une chose tout de même que ce petit bouddha n'arrive pas encore à faire. C'est distinguer le calin du bisou. Là, elle est toute perdue et c'est un sujet où je peux espérer faire valoir mes compétences."

Il joignit le reste à la parole en essayant de lui montrer quelle différence il pouvait y avoir entre un gros calin, où Matabei prenait délicatement entre ses bras ses deux merveilleuses fleurs, et un tendre bisou, que Matabei déposa à son tour sur le front d'Hanae. Comme il fermait les yeux en faisant cela, il n'eut pas l'occasion de voir la clin d'oeil complice qu'Hanae faisait à sa mère.

Remarquant le sourire de sa fille, Asphodèle se mit à rire. Elle admira cette image très tendre, d'une petite fille dans les bras de son père. Ils étaient si mignon.

Puis elle repensa à ces temps de troubles. La vie est très dure ces temps ci à Clermont ou dans le Duché.

Elle embrasse tendrement son mari et se fille et partie chercher de l'eau fraiche à la rivière.

Je reviens. Ne faites pas de bêtises tous les deux. Je viens de faire le ménage et j'ai pas envie de le refaire.

Elle se dirigea vers la sortie et leur adressa un dernier sourire avant de disparaître dans le jardin.

Ils l'observèrent s'en aller à la rivière.

"Sois sans inquiétude, nous serons sages comme des images. Nous avons déjà assez abusé de la farine, il est grand temps de commencer à préparer la suite. Je crois qu'il reste encore quelques pommes par ici."

Matabei savait qu'Aspho-chan était préoccupée par la situation du duché. C'était un peu comme les périodes de calme avant la tempête. Pourtant les choses avançaient, de nombreuses personnes seraient volontaires en cas de problème. Les ressources offertes par sa famille étaient également à portée de main. A Clermont, déjà, les choses avaient beaucoup changé depuis leur retour de Lyon.

Hanae elle était à mille lieux de tout cela. Son insouciance était belle à voir. A un peu plus de deux ans, elle en était encore à chantonner l'Iroha sans vraiment comprendre ce que signifiait ce poème. Elle manifestait déjà un intérêt certain pour les fleurs et plus généralement pour la nature. En l'observant, Matabei s'était depuis longtemps rendu compte que ses réflexes n'étaient pas seulement ceux d'une enfant de dame Doji, il y avait autre chose, une autre marque.

En attendant son heure pour dévorer la tarte qui se préparait, le petit trait d'union le regardait amusé, l'air de rien.

Aspho se dirigea vers l'onsen. Elle y déposa son seau. Elle se dévêtie pour se purifier comme le lui avait appris Matabei. Ensuite, elle se dirigea vers la source d'eau chaude et y pénétra. Elle s'immergea jusqu'au cou et ferma les yeux. Elle se laissa envahir par une vague de bien-être.

Des petits bruits qui ressemblaient à ceux de pas maladroits se rapprochaient. Puis deux petites mains vinrent couvrir les yeux d'Aspho. Elle attrapa les deux mains de sa fille et l'entraina dans l'eau.

Manman

Elles se sourirent mutuellement.

Alors petite coquine. Tu as réussi à échapper à la surveillance de papa?

Elle prit sa fille et s'amusait avec elle dans le bain. Leur jeu dura assez longtemps. Quand soudain, des pas rapides approchaient. Aspho se retourna et vit la mine déconfitte de son mari. Elle lui sourit.

C'est comme ca que tu la surveille? Que diraient tes sujets s'ils l'apprenaient?

Elle ne put retenir un éclat de rire en voyant le visage de matabei reprendre de la couleur.

"Ah, vous êtes là," fit Matabei visiblement rassuré.

Observant Hanae avec ce qu'il espérait être un air strict et sévère ... Matabei poursuivit "Hanae, le kata de la Grue sur une patte nécessite un peu plus de concentration. On ne peut pas se laisser distraire à tout bout de champ par l'envie d'aller jouer. Tu aurais pu me prevenir."

"Maintenant, regarde ce que ton impatience t'a fait rater ...", continua Matabei, en laissant glisser à proximité de l'onsen le plateau qu'il portait à la main, "tu n'as pas pu observer l'incroyable secret de fabrication de la tarte aux pommes. Quel dommage. Je vais devoir laisser cela refroidir un peu pour vous laisser vous amuser, mais ne tardez pas trop parce qu'il se peut alors qu'il ne reste plus rien."

Les techniques de lutte utilisées par son épouse étaient dignes du grand Judo. C'était toujours un peu pareil, quoique pas vraiment, il y avait de legères variations ... Parfois, Matabei était dérouté par ses yeux ... un regard qui pouvait vous mener de l'interrogation au rire avec une étonnante facilité. D'autres fois, c'étaient les cheveux ou plus simplement la vision d'une oreille pointant dans tout ce chaos si savamment ordonné. Ecarter la vue n'était pas une solution, le toucher, l'odorat, le goût, l'ouie, chaque sens était désorienté quand elle était là. C'était comme mettre des chaussons à un chien, il a tendance à se faire "ippon" tout seul.

Matabei était heureux en famille. Il prit soin de remercier Benten pour cela avant de sortir de l'eau pour rejoindre ses deux judoka préférées et rentrer à la maison. Asphodèle avait pas mal de travail et Iseult les avait invités à passer prendre un verre. Jujoss était également la bienvenue si elle souhaitait passer chez eux faire un petit coucou. Ce serait l'occasion de faire se rencontrer les enfants.

Asphodèle prépara Hanae pour aller rendre visite à Iseult. Elle l'avait habillé chaudement. Le temps s'était raffraichit.

Mon AMour, je te la confie. Je vais aller cueillir quelques fleurs pour en faire un bouquet.

Matabei et Hanae s'amusait à lire ses drôles de signe caractéristiques des origines de son tendre époux. Elle oubliait souvent ce nom.

Dans le jardin, elle s'activait à choisir les plus belles fleurs qui restaient: Des roses, des géraniums ... de toutes les couleurs.

Elle revint à la maison. Tout le monde était prêt. Ils sortirent en prenant soin d'allumer un feu dans la cheminée pour que leur maison soit chaleureuse quand ils rentreront.

La suite par ici.^^

https://clermont-champagne.niceboard.com/habitations-rp-f9/chez-iseult-k4-t274-450.htm#13944

Asphodele rentra de la taverne toujours pas consolée par mimi. Elle retrouva la lettre que mata lui avait écrite, sur la table. Les larmes commençaient à remonter.

Bien sur qu'il lui manquait. Bien sur qu'elle ne lui montrait pas pour ne pas qu'il la voye dans cet état. Elle couru vite dans la chambre et s'y enferma à double tour pour se vider de ses larmes sans qu'Hanae la voit.

Puis, elle passa devant chez son parrain.

Elle déposa doucement le cadeau devant la porte. C'est que c'était fragile.

Un service à thé en porcelaine. Ils devaient déjà en avoir des dizaines, mais celui-ci avait été décoré aux soins d'Iseult, aux couleurs de l'Asie.

Elle frappa à la porte, et disparut comme elle était venue.

Asphodèle descendit les escaliers et ouvrit la porte pour voir qui c'était. Elle ne trouva qu'un paquet joliement emballé posé sur la paillasse.

Papa noel. Papa noel. Pour moi. Pour moi.

Hanae arriva en courant et voulu se saisir du paquet. Aspho l'arrêta à temps.

Attends ma puce.

Elle pris le paquet dans ses bras et sorti pour voir qui avait ce joli présent. Elle apperçut une crinière blonde s'éloignée dans la neige. Elle voulu courir jusqu'au portillon pour rattraper ce fantôme mais se reçu une boule de neige dans le dos lancer par Hanae. Elle manqua, de peu, de lâcher le service. D'ailleurs, ca teintait dur dans le paquet.

Hanae! Coquine! Rentrons et découvrons ce qu'il y a dans ce paquet.

Elle prit Hanae par la main et rentra au chaud. Elle ouvirt l'emballage et découvrit un magnifique service à thé en porceleine décoré magnifiquement. Elle reconnut là, les talents d'Iseult et su ainsi à qui appartenait cette belle chevelure blonde qui s'enfuyait. Elle sourit.

Elle alla déposé le beau service sur le rebord de la cheminée pour que Mata le voie en rentrant. Puis, ne pu se retenir et s'enfuit dans les latrines en mettant sa main devant la bouche.