Clermont en Champagne
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Clermont en Champagne

La Vie à Clermont
 
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 Le pavillon de thé et son jardin (B3)

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Kakita Matabei
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Kakita Matabei
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeVen 27 Fév 2009, 2:23 pm

Itsukushima (à l'heure du tigre)
Chapitre 3: Le voyage immobile (interlude)

[Nous allons laisser un temps, Itsukushima, son ryôkan et le temple du mont Missen pour commencer un autre chapitre afin de célébrer un "anniversaire". Pour ce faire, je vais honteusement me servir d'une source classique d'inspiration en la matière en pratiquant quelques adaptations.

Crying or Very sad

Non ce n'est pas ce film d'anthologie sur les courageux chiens samurai qui protègent les humains contre les méchants chats ninja, mais vous reconnaîtrez certainement l'histoire qui suit. Je citerai la source à la fin, en attendant je vous renvoie au Hagakure ou, pour ceux qui préfèrent la version moderne, à Ghost Dog, l'incroyable film de Jarmusch qui arrive à concilier Melville et Forest Whitaker, le Wu-tang clan et Rashômon - les scènes avec Isaac de Bankolé méritent également le détour, attention c'est un peu violent pour la partie finale ... on vérifie les ratings avant de regarder.^^]
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeVen 27 Fév 2009, 3:45 pm

Très loin d’ici, à proximité de la capitale
Chapitre 4 : La vie, la mort

L'homme glissa la main dans sa manche pour vérifier que son poignard s’y trouvait bien. Avoir affaire à ces gens-là l'effrayait et son appréhension augmenta quand il découvrit le lieu du rendez-vous. Ses craintes éclosaient en lui à la manière d’un lotus nocturne qui déroule ses pétales.

Le petit temple abandonné se dressait dans une bambouseraie. Le toit était affaissé pour cause de pourriture et de vétusté, de hautes herbes avaient envahi les abords et poussaient jusque devant la porte. Il soufflait une légère brise qui soulevait les feuilles mortes et les lançait nonchalamment contre les murs délabrés. Le temple semblait vide et désert à la lueur de la nuit et l’homme s’interrogea un instant : s’était-il embrouillé dans les indications, se serait-il trompé d’endroit?

Pour mieux examiner les lieux, il souleva le panier de roseau tressé qui lui couvrait le chef. Il s’était déguisé en komusô, un adhérent de cette étrange secte, dont les adeptes parcouraient les campagnes avec sur la tête un panier à l’envers percé de deux trous pour les yeux. Ils jouaient du shakuhachi, la flûte en bambou, leur façon à eux de demander l’aumône.

Assez fier d’avoir choisi pareil accoutrement, l’homme pensait que personne ne pourrait l’identifier. Les gardes postés devant l’entrée latérale de sa demeure s’étaient étonnés de le voir partir sans escorte et lui avaient proposé de l’accompagner. Il avait refusé et revêtu son chapeau d’un geste complice. Les gardes avaient échangé des sourires entendus devant les précautions de leurs maître, convaincus que celui-ci avait quelque rendez-vous galant.

Ceci étant, même après avoir enlevé la corbeille qui lui obscurcissait la vue, l’homme ne vit pas signe de vie à l’intérieur du temple. Il se recoiffa du panier et se dirigea vers le temple à pas précautionneux, une lanterne à la main. Parvenu à la porte du temple, il hésita un instant.


"Entrez!"lâcha une voix dans le noir. L’homme sursauta. Il s’était attendu à trouver quelqu’un là, mais il n’arrivait pas à distinguer celui qui venait de parler.

"Votre lumière risque de signaler à d’autres que nous sommes ici." Le ton de la voix était neutre, mais celui qui parlait était en réalité plutôt irrité par l'hésitation de l’homme. Il avait aperçu son visage au moment où il soulevé son chapeau, il connaissait donc maintenant l’identité du visiteur. Mais, même sans cette gaffe, l’ombre posté dans l’obscurité du temple aurait su que l’arrivant n’était pas un simple pèlerin. L'homme avait adopté le chapeau aux allures de panier et même glissé une flûte en bambou dans sa ceinture, mais jamais un komusô n’aurait pu avoir des sandales laquées du prix et de la qualité de celles qu’il avait.

L'homme se décida enfin à entrer dans le temple. Ca sentait le moisi et le renfermé, des odeurs mortes flottaient dans les airs. Le sol était de terre battue, les murs nus. La lanterne jetait une pauvre flaque lumineuse au centre du sol, trop faible pour percer les ténèbres alentours. Il serrait fermement la poignée de son poignard, comme si cela pouvait le protéger. L'ombre le remarqua et sourit : il aurait pu le trucider d’une centaine de façon s’il avait voulu, et sans l’aide d’aucune arme pour la plupart. Il émergea de son coin sombre et s’avança dans la tache de lumière. L’homme recula d’un pas.


"Vous vouliez nous parler?"

L’ombre était tout de noir vêtu, avec un pantalon fait de bandelettes enroulées et une veste courte maintenue par une large ceinture. Des socquettes noires lui couvraient les pieds, même les cordons de chanvre de ses sandales avaient été teintés à l’encre pour qu’elles se fondent dans l’obscurité. Il portait, accroché dans le dos, un sabre court à la mode sur le continent dont la garde dépassait d’une de ses épaules afin qu’il pût facilement dégainer. L'ombre avait la tête et le visage enveloppés d’un morceau de tissu noir pour dissimuler son identité.
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeLun 02 Mar 2009, 5:26 pm

"Est-ce vous qui donnez les ordres" demanda l'homme.

L'ombre cachait son impatience, écoeuré par la pusillanimité et la stupidité de ce seigneur.
"Je suis celui qui a été délégué pour vous parler", répondit-il.

"Je … euh … Je crois savoir qu’on peut louer vos services pour … euh … certains travaux …" L'homme laissa mourir la phrase de cette façon caractéristique qu’ont certains d’inviter leur interlocuteur à émettre un commentaire.

"Cela dépend du travail."

"Je veux faire tuer quelqu'un."

"Cela dépend de qui."

L’homme sortit un bout de papier de son ample manche et le tendit à l’ombre. Le papier avait été plié de façon à former une mince bande qu’on avait nouée sans serrer.

L’ombre prit le papier, le déplia, et l’inclina légèrement pour l’éclairer. Ce qu’il lut le surprit, mais une vie entière d’entraînement lui permit de dissimuler sa réaction. L’habitude lui fit continuer de fixer le message, car un adversaire très exercé peut beaucoup apprendre d’un regard. Il était peu probable que l’homme maîtrise cet art là, mais allez savoir si sa maladresse n’était pas un numéro parfaitement étudié.


"Ce type d'opérations n’est pas habituel" releva l’ombre, "pourquoi ne pas attendre un peu ?"

L'homme ne se formalisa pas outre mesure de cette question. Au contraire, il paraissait presque soulagé d’y répondre. "L’oracle m'a indiqué que ma famille serait annihilée si cette personne n'était pas éliminée au plus vite. Nul ne peut aller à l’encontre d’un oracle."

L’information était précieuse, pensa l’ombre. D’autres que lui pourront en tirer quelque chose s’il devait s’avérer nécessaire de contrôler ce pantin. Il reprit : "Quand voulez-vous que ce soit fait?"

"Aussitôt que possible, mais je dois être prévenu."

"Jamais nous ne prévenons. Soit nous honorons notre contrat, soit nous mourrons en l’exécutant. Ce serait un jeu d’enfant de nous capturer si nous clamions nos intentions!"

"Mais, il faut que je le sache pour pouvoir faire des préparatifs!"

"Eh bien, soyez préparé en permanence parce que nous ne ferons pas d’annonce."

"Et quel en sera le prix?" lança vivement l'homme. L'autre indiqua un chiffre et l’homme faillit s’étrangler: "Mais c'est scandaleux !"

"Comme vous voudrez" conclut l’ombre en repartant se fondre dans l’obscurité.

"Attendez!"

L'ombre s’arrêta. L'homme avança une contre-proposition, qu'il refusa.

"Non. Je vous ai indiqué le prix pour cette cible là. Nous serons obligés d’être plusieurs pour la tuer, et même ainsi, on peut ne pas réussir. Cela coûte cher de tuer cette personne et vous savez pourquoi."

"Bon. Si c’est le prix, alors je le paierai. Je veux sa mort. Je vous règlerai quand ce sera fait."

"Non. D’avance."

"Mais comment puis-je être sûr que vous respecterez votre contrat?"

"Vous savez qui nous sommes?"

"Oui"

"Alors vous savez que jamais nous n’avons failli. Ce sera un travail difficile. Cela risque de nous prendre du temps, mais nous n’abandonnerons pas. Nous accomplissons notre mission ou nous mourons en l’accomplissant. Pas de marchandage. Ce sont les termes du contrat. A prendre ou à laisser, à votre guise."

"Bon d’accord! Mais je n’ai pas une telle somme sur moi."

"Faites-la porter ici demain soir. En or. Mettez le dans une étoffe, laissez le ballot par terre dans le temple et repartez."

"Bien. J’espère que …"

L'homme n’eut pas le temps de finir que, déjà, l'ombre s'était fondue dans l’obscurité du temple. L'homme leva sa lanterne et tenta d’en projeter la faible lueur sur le pourtour et les coins de la salle. L'ombre s’était évanouie bien qu’aucune sortie ne fût visible. Dehors, les criquets poursuivaient leur lamentation plaintive. L’homme sentit un frisson le parcourir car il ne comprenait pas cette si soudaine disparition.

Les ombres savent peut être se changer en fumée ou se rendre invisibles, comme prétendent les légendes, songea l’homme. Il trouva un réconfort dans la pensée qu’il était le commanditaire de leur chasse, et non leur proie.
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeMar 03 Mar 2009, 7:10 pm

A l’Eden Kunchan, au nord de Clermont, il n'y a pas si longtemps

Matabei avait passé la matinée à terrasser les abords sur la droite de l’Eden. Il avait bien avancé et les fondations pouvaient presque être posées afin de soutenir l’extension planifiée pour le retour des beaux jours. D’un œil, il surveillait Hanae et Sharonne, qui jouaient avec l’atelier de potier conçu à leur attention par Asphodèle. Tandis que Sharonne s’exerçait à préparer quelques bols, Hanae l’avait amusé à se dresser toute droite sur sa chaise, impassible, suivant du regard un point lointain comme pour trouver l’inspiration.

De retour à la maison pour la pause déjeuner, Matabei fut étonné de trouver une lettre déposée sur le pas de la porte d’entrée. En principe, nul ne pouvait s’en approcher sans se faire remarquer : les épais buissons, le sol de graviers, le plancher rossignol, tout était conçu pour annoncer le moindre visiteur. Il n’y avait personne aux alentours et le courrier était reparti aussi discrètement qu’il était venu sans laisser la moindre trace susceptible de l’identifier, y compris sur l’espace de glaise laissé à dessein à la sortie du pont.

Installés dans la salle commune, Matabei réchauffa le repas des deux filles avant de leur servir. Profitant de ce court moment de répit, entrecoupé du seul bruit des cuillères dans les écuelles, il observa longuement la lettre avant l’ouvrir. Elle venait de chez lui et lui était adressé. Le sceau était étrange : une marque d’obsidienne, la pierre noire à l’opposé du jade, symbole de pureté et marque de l’empire. Par réflexe, Matabei s’assura que ses lames étaient là où il les avait placées pour la journée. Rassuré, il décacheta la lettre pour la lire.


Citation :
Matabei-san

Je ne crois pas avoir eu le plaisir de faire votre connaissance à l’Académie, même si nous avons tous les deux pu bénéficier des enseignements de Noritoshi-sama. Ce sont ces enseignements qui m’ont permis de mettre fin à la vie de cette aberration qu’était devenue notre cousine, Megumi. Ce sont certainement ces mêmes enseignements qui font que ma lame est désormais au service de la voix d’obsidienne.

Par respect pour l’homme à qui nous devons tant, je souhaite ainsi vous informer du danger qui menace l’un de vos proches. La voix a décrété que de son fait l’harmonie est menacée et nombreux sont ceux qui souhaitent désormais remédier à cela en éliminant le trouble que cela pourrait entraîner. Il ne s’agit pas d’un avertissement, ni d’une mise en garde. La moindre faiblesse de votre part ou de la sienne entraînera sa perte.

Puissiez-vous être à la hauteur de votre réputation.

Fraternellement,
Kakita Kensho-in
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeMar 03 Mar 2009, 7:13 pm

"Père, vous voulez bien nous le montrer"

Cette remarque de sa fille, lui fit lever les yeux du courrier. Elle ne souhaitait plus être tutoyée en public, ce n’était presque plus un bébé précisait-elle. Il fallait désormais utiliser les formes traditionnelles pour discuter avec la très respectable, Hanae-hime. Il pensa qu’elle parlait du courrier qu'il venait d'ouvriret mit un temps avant de se rappeler qu’elle n’arriverait pas à le lire.

Hanae rectifia d’elle-même en montrant la plus grande des deux lames qui se trouvaient derrière Matabei:
"Le sabre. Pourriez-vous nous montrer votre sabre. Sharonne et moi, nous voulons devenir forgerons pour faire un aussi beau travail!" Elle parlait avec la conviction de ceux qui savent déjà de quoi le lendemain sera fait.

Matabei ne souhaita pas freiner ces vocations. Il se leva pour attraper le katana, placé évidemment hors de portée des petites mains baladeuses. Avec d’infinies précautions, il sortit la lame de son fourreau. Il leur fit admirer la pointe, si particulière sur cette lame, la partie épaisse, le tranchant et cette ligne ondulée marquant la trempe. Il pouvait leur en parler pendant des heures, mais ce n’était pas cela qui intéressait les petites filles. Elles voulaient brandir l’arme et se prendre pour les plus grands des guerriers.

Après quelques hésitations et tout en se demandant s’il en avait toujours été ainsi, il rentra la lame dans son fourreau et bloqua la poignée. Chacune à son tour et sans le moindre risque, Hanae et Sharonne purent apprendre les rudiments de la prise de garde. Hanae insista pour tenir l’une puis l’autre armes du daisho. Elle se présenta à chacune de ces lames, qui d’ailleurs n’étaient guère plus âgées qu’elle.


"Dès demain, je vous ferai des shinai pour vous entraîner", indiqua Matabei en remisant les lames, "il faudra juste que je trouve quelque chose pour remplacer le bambou." Pendant que son père se livrait à cet exercice en honorant les kami d’une courte prière, sous l’œil attentif de Sharonne qui observait le rituel, la petite Hanae préféra quant à elle apprécier la beauté de ces drôles de traits qui remplissait le morceau de papier posé sur la table. Elle n’y voyait évidemment là qu’un subtil coloriage.
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeLun 09 Mar 2009, 1:15 pm

Dans les rues de Clermont, à la fin du mois de février

Il se mit à pleuvoir cet après-midi là. Matabei accompagnait Sharonne et Hanae au catéchisme, l'éveil à la foi commençait assez tôt en Champagne et Matabei avait du mal à garder son sérieux quand il s'agissait de répondre à certaines de leurs questions. La discussion était vive et animée, les éclats de rires nombreux.

La petite cohorte avançait dans les rues de Clermont sous les yeux attentifs d’un autre personnage. En principe, Matabei était l'un des meilleurs pour trouver ses repères, pour sentir quand il était épié et qu’un ennemi s’approchait. Mais celui qui les surveillait était bon aussi. Excellent même.

Sa vie entière se résumait à rester hors de la vue d’éventuels poursuivants et à suivre la trace de ceux qu'il traquait. L'excitation que lui inspirait le fait d’avoir repéré sa cible était tempérée par le vrai danger qu'il y avait à s'en approcher.

Dès qu'ils eurent accepté la mission, l'un des leurs retrouva très vite un dessin permettant d'identifier Matabei. Ce n'était pas un portrait au sens ordinaire du terme mais une esquisse de visage destinée à en souligner les traits saillants. Ses lobes d’oreilles étaient-ils collés au crâne ou pendaient-ils? Quelle était la forme exacte de sa machoire ? La courbe de ses sourcils. Une ombre avait repéré Matabei, il y a bien longtemps de cela. Une autre avait observé ses techniques de combat alors même qu'il était à l’académie. Une troisième avait pu devenir son ami au sein de la garde de l’impératrice.

Comme toutes les familles de son clan, la sienne s’efforçait d’identifier et de suivre les personnes douées de talents exceptionnels. Les ombres n'avaient pas seulement des yeux partout mais aussi des oreilles. En infiltrant l’église aristotélicienne, cela avait été un jeu d’enfants de retrouver la trace de Matabei et des siens. Certaines personnes ne demandaient qu’à parler quand on leur pose des questions et les régistres étaient très bien tenus par des personnes zélées facile à flatter.

Un regard rapide de l'ombre jeté au passage de la petite cohorte lui confirma ce qu'il savait déjà. Les mains de l’homme qu'il venait de croiser n'étaient pas celle d’un homme jovial, c'étaient celles d'une personne passée maître dans l’art du sabre, un tueur certainement aussi redoutable et rapide que lui.

Avec la plus extrême précaution, l'ombre suivit sa cible dans la rue.
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeMer 11 Mar 2009, 1:30 pm

Une rue à proximité du "Panda Rieur", dans la nuit du 28 février au 1er mars

L'ombre n’était pas étonnée, la cible était à l'heure. Elle quittait la taverne pour rentrer chez elle. Il aurait préféré une autre configuration, mais il ferait avec. Le temps qu'il pouvait consacrer pour rester ici sans attirer l'attention venait à se fin. La troupe d’acrobates qu'ils utilisaient comme couverture avait annoncé son départ pour le lendemain.

D'un signe, l’ombre avisa son partenaire caché un peu plus loin dans la rue pour lui indiquer de se placer à l’endroit prévu pour neutraliser la menace. Immédiatement, l'ombre sentit une main sur son bras, un autre de ses compagnons demandait des instructions. Il inscrivit dans sa paume un message en code silencieux lui demandant de se déplacer avec sa doublure pour prendre la cible en étau. Usant d’un léger grattement et d’un tapotement, il lui suggéra le chant du merle noir comme signal qu’ils seraient prêts. Les deux hommes partirent promptement rejoindre leur position. Comme ses collègues, l'ombre était tout en noir – pantalon, chemise et cagoule – pour mieux se fondre dans la nuit. L'ombre et sa propre doublure se mirent à filer leur objectif. Ils arrivèrent bientôt dans cette sombre ruelle, un endroit désert propice aux guets-apens.

Le chant du merle noir monta dans la nuit. De chaque côté de la rue, l'ombre et sa doublure dégainèrent les sabres courts qu'ils portaient attachés dans le dos et se précipitèrent à l'assaut sans le moindre bruit. Au même moment, la dernière ombre sauta du toit, un couteau dans chaque main, pour éliminer Matabei …
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009, 8:14 pm

"Iai!"

Le cri avait été poussé par une petite fille, sa propre fille, Hanae-chan, alors que Matabei la raccompagnait à l'Eden comme tous les soirs où Asphodele était en fonction aux portes de la ville.

"Iai!" Cette injonction Matabei l’avait entendue des milliers de fois quand, jeune étudiant, il passait des matinées entières avec ses condisciples sur la place d’armes de l’Académie à subir le courroux des instructeurs. "Rectifiez votre position! Rappelez vous vos leçons! Suivez les, ou vous mourrez au premier signe d'un combat!"

"Iai!" Cet ordre, il l’avait donné à de nombreuses reprises pour s’assurer que ses hommes étaient à même de protéger la divine impératrice: une flèche tirée depuis un fourré, une attaque effectuée depuis la foule, la trahison d’une personne de confiance, ils devaient pouvoir faire face à toute éventualité.

"Iai!" Ce simple mot suffit donc à déclencher ce qui était plus qu’un instinct pour Matabei. L’Iai, l’art de tirer le sabre et de frapper l’adversaire dans un seul et même mouvement. Il existait plus d’une vingtaine de mouvements pour tirer le sabre et au moins cinquante façons de trancher. De toutes ces combinaisons, la plus simple, la plus rapide et la plus efficace restait la technique dite de la "première et de la dernière frappe". Une technique inventée par Kakita lui-même il y a plusieurs centaines d’années et transmise depuis de génération en génération au sein de l’Académie.

"Cinq cibles. Une au dessus, prioritaire, deux à l’avant, deux à l’arrière. Charge à gauche."

Privée de l’avantage de la surprise, l’ombre qui avait sauté du toit n’avait plus la moindre chance de réussir son action. En un souffle, la lame trancha le fil de sa vie et fila sans plus attendre vers la prochaine cible. Les sens de Matabei scannaient les environs à la recherche de toutes les indications susceptibles de nourrir la lame.

"Quatre cibles. Deux à l’avant, prioritaires, deux à l’arrière. Charge à terre."

Matabei n’avait pas loisir de se rendre compte de ce qu'il ressentait. Hanae-chan, qui se tenait à ses côtés, s'était effondrée. Il sentait également qu'il s’était passé autre chose, mais n’arrivait pas encore à savoir quoi. Quelque chose d'illogique et de mystérieux à la fois.

En attendant, ses sens avaient noté que les deux personnes à l'avant seraient les premières à l'atteindre. L'une des deux étaient d’ailleurs plus rapide que l'autre. Matabei sut exploiter cette erreur à son avantage. Il para le coup de l’impétueux, ce qui réussit à le déséquilibrer. Au lieu de l'attaquer pour en finir avec lui, Matabei pivota pour s'en prendre au deuxième attaquant. Celui-ci avait dû penser conclure facilement l'affaire parce que Matabei serait occupé avec l’impétueux. La lame de Matabei lui rappela cette vérité essentielle: se battre contre un kenshinzen est un moyen aussi sûr de se donner la mort que de s'ouvrir le ventre.

Après ce succès, Matabei n’interrompit pas pour autant son mouvement et se retourna pour parer un second coup de l'impétueux qui revenait à la charge. Déçu, celui-ci décida prudemment de reculer pour se faire rejoindre par ses deux autres compagnons. Matabei en profita pour se placer devant Hanae afin de la protéger de leurs actions.
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeVen 13 Mar 2009, 5:01 pm

"Reculez!" ordonna celui qui paraissait être le chef. L'impétueux exécuta l’ordre promptement se plaçant sur la droite de son chef tandis que la dernière ombre prenait position sur sa gauche.

C'était incompréhensible, pensa-t-il. C'étaient des ombres. Ils ne pouvaient être vus ou entendus même du plus entraîné des yojimbo et voilà qu’une petite fille avait pu détecter leur présence. L'homme qu'il affrontait maintenant était l'un des deux seuls survivants de l'assaut du Khan sur le palais impérial, le seul encore en vie. Il avait arrêté la garde blanche qui s'apprêtait à souiller la salle du trône … Plus surprenant encore, cet homme avait désormais une arme en main. La partie s’annonçait difficile, très difficile.

D’un geste de la main, le chef intima un ordre à sa doublure, qui rengaina immédiatement sa courte lame pour prendre un drôle d’instrument ingénieusement placé sur son dos: une faucille reliée à une longue chaîne terminée par une boule de fer. Visiblement expert dans le maniement de cette arme, il commença à faire tournoyer la chaîne d’une main en gardant la faucille dans l’autre.

Au même moment, le chef et l'impétueux se préparaient pour l'assaut final. Dans une chorégraphie parfaitement maîtrisée, l'un et l’autre adoptèrent la même position. Fidèles en cela aux enseignements de Shosuro, ils reproduisaient à l’identique le moindre mouvement de Matabei afin de s'imprégner de sa technique, seul moyen à leur disposition pour espérer aller plus vite que lui.

A la quatrième rotation effectuée par la boule de fer, ils attaqueraient de concert.
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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeLun 23 Mar 2009, 6:57 pm

"Un kusari gama", pensa Matabei.

L'arme ne lui était pas étrangère. Outre les notes de son prédécesseur, Doji Reju, chacune des missives adressées aux kenshinzen par Kakita Korihime, qui remplaçait Noritoshi-sensei pendant son "voyage d’études", comportait désormais de longues discussions sur les techniques de combat les plus obscures et les plus déloyales. La famille Kakita était en guerre, comme l'illustrait l’épisode actuel, et toutes les ressources disponibles étaient utilisées pour contrer un ennemi prêt à tout pour parvenir à ses fins.

Le kusari gama faisait partie de cet arsenal. Il ne servirait à rien de lutter contre la chaîne. Au contraire, c'était là l’objectif recherché par son adversaire qui cherchait ainsi à neutraliser le sabre de Matabei ou à le déséquilibrer.

L'instinct de Matabei lui dictait d’attaquer dès à présent pour préserver son avantage et maintenir la pression. Sa conscience l’empêcha d’initier ce mouvement. Il ne devait pas quitter sa position, pas maintenant. Ce faisant, Matabei se privait d’un élément fondamental du combat : la maîtrise du rythme. Ce ne serait plus qu'une question de technique.

Plaçant sa lame le long de sa jambe droite utilisée comme appui arrière, Matabei se permit le luxe de défier ses adversaires:
"Venez, bande d’assassins! Laissez-moi vous montrer la force de la Grue."

A la quatrième rotation effectuée par la boule de fer, les trois dernières ombres lancèrent leur attaque.

Matabei identifia immédiatement la cible de la boule. Il s’agissait de la tête d’Hanae chan. La manœuvre était rusée. Quitte à feinter, autant s’assurer que la feinte oblige à réagir. Les trois ombres devaient déjà être persuadées que Matabei tenterait de protéger sa fille, ce qui leur donnerait l’occasion de s’approcher de lui pour l’exécuter.

La lame savait ce qu’elle avait à faire. Elle avait beau être jeune et inexpérimentée, ce n’était pas une arme comme les autres. Cette lame représentait plus de 1000 ans de tradition et d’honneur. Ceux qui lui faisaient face n’étaient en rien dignes de son tranchant.

Dans un premier temps, la lame alla à la rencontre de la chaîne. Matabei devinait les pensées de son adversaire étonné de voir son plan se dérouler aussi bien. Au lieu de chercher à trancher, la lame se contenta toutefois de frapper du plat sur la boule de fer pour détourner sa route sur les deux autres ombres. A eux désormais de gérer cette diversion.

Le chef des ombres réagit en professionnel avisé. Il se plaça en position défensive pour s’adapter à la nouvelle donne. La garde à hauteur de visage, tassé sur lui-même, la lame placée vers le bas protégeait son corps. Il souhaitait ainsi absorber tout l’impact de l’assaut de Matabei, ce qui aurait permis à l’impétueux de finir son mouvement sans être déranger. Ici encore la lame de Matabei évita de trancher. Elle prit appui sur la lame ennemie et remonta en glissant pour prendre encore plus de vitesse. La garde du ninjatô ne pouvait rivaliser avec la qualité de l’acier Kakita. Elle fut pulvérisée et plus rien ne protégeait ce qui se trouvait sur la poignée …

Arrivée au sommet de son ascension, la lame de Matabei plongea vers sa prochaine cible sans avoir été gênée le moins du monde par ce qu’elle venait de tailler en pièces. Le coup atteignit l’impétueux dans le dos, le blessant mortellement de l’épaule à l’aine. Au même instant, Matabei réalisa quel était l’objectif des ombres. Celles-ci ne le visaient pas. Elles visaient Hanae. C’était vers Hanae que se dirigeait l’impétueux et non vers lui.

Sa lame avait compris cela. Elle était déjà en train de repartir vers l’homme à la faucille, lequel n’était pas en train d’attaquer Matabei, comme il s’y attendait, mais de le contourner pour s’en prendre à Hanae. La lame rattrapa l’homme en filant le long du sol. Elle se faufila entre l’une de ses jambes et son tronc, forçant le passage sans trop de difficultés, pour finalement revenir s’abattre à hauteur du cou tandis que sa cible était en train de s’affaisser.

Une dernière volte-face et Matabei se retrouva devant le chef des ombres. Tombé à genoux, celui-ci se tenait les bras serrés contre la poitrine pour essayer de lutter contre la douleur. Même à l’article de la mort, le ninja ne put s’empêcher d’admirer son adversaire, qui n’avait pas hésité entre pensée et action, entre occasion et concrétisation.


"Impressionnant, Matabei", réussit-il à dire en attendant stoïquement que la lame ne revienne vers lui finir son travail. "Mais feriez vous aussi bien la prochaine fois?"
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Kakita Matabei
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Kakita Matabei


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MessageSujet: Re: Le pavillon de thé et son jardin (B3)   Le pavillon de thé et son jardin (B3) - Page 8 Icon_minitimeLun 23 Mar 2009, 9:02 pm

A l’Eden Kunchan, après minuit, dans la nuit du 28 février au 1er mars

De retour à l'Eden, en l’absence d’Asphodèle qui était occupée à fermer la taverne, Matabei déposa leur fille sur le petit futon qui se trouvait dans sa chambre située en face de la leur. Elle avait repris connaissance, mais était encore très marquée par ce qu’elle venait de vivre. Son pouls était faible, sa respiration difficile. Ses traits étaient tirés et trahissaient un état d’épuisement général que son sourire n’arrivait pas à dissimuler.

Même si Matabei s’efforçait de lui répondre d'un sourire aussi large que le sien, elle et lui savaient bien que quelque chose n’allait pas. Un coup d’œil lui confirma ce qu'il n’avait fait qu'entre apercevoir jusqu’à présent: Hanae était sévèrement blessée aux deux mains. Ses doigts étaient comme gelés par le froid. Les vaisseaux sanguins paraissaient avoir éclatés. Il y avait de nombreuses plaques violacées et les ongles étaient complètement noircis.

Prudemment, Matabei lui massa les mains afin de stimuler la circulation sanguine. Il prépara plusieurs bassines d’eau, aux températures évoluant entre le plutôt chaud et le plutôt froid. Cela ne suffirait certainement pas pour guérir Hanae, mais cela l’aidait à oublier la douleur.

Alors qu’il était en train de panser les mains de sa fille dans d’épaisses et chaudes compresses, Matabei lui demanda:
"Dis-moi, Hanae-chan. Je peux te poser quelques questions?"

Elle savait que ce moment arriverait et ne chercha pas à l’éviter. D’un hochement de la tête, elle lui indiqua qu’elle était prête à répondre.

"Tu en as vu combien?"

La réponse fut immédiate: "Cinq. Un à côté sur la maison, deux devant, deux derrière."

"C’est rassurant. Ils ont tous rejoint leurs ancêtres et nous devrions avoir un peu de répit. Mais, dis moi, comment as-tu fait pour les détecter avant moi?"

Hanae ferma les yeux pour se rappeler ce qui s’était passé.

"Je ne sais pas. Ils sont apparus d’un coup. Je sentais qu’ils nous voulaient du mal. Je l’ai su tout de suite."

"Et …" Matabei abordait maintenant le domaine qu’il ne comprenait pas.

"Et … " Hanae sentait qu’elle devait partager ce qui n’était plus un secret. "Et alors je ne voulais pas qu’il nous arrive quelque chose"

"Hanae-chan, je comprends ton sentiment", reprit Matabei. Il respira un instant avant de continuer. "C'est pour cela tu as réagi comme j'aurai pu le faire avec un jeune disciple. Tu lui as intimé l'ordre de dégainer pour neutraliser une menace et nous avons eu la vie sauve grace à cette injonction. Cependant, il y a quelque chose que je n'aurai jamais pu faire et que tu as réussi. Pour éviter au jeune disciple la honte d’avoir à se défendre sans armes, tu t'es assurée que les lames qu'il gardait en sécurité ici même se retrouvèrent comme par miracle à sa ceinture. Tu es assez efficace pour contourner la législation locale sur le port d’armes Hanae."

Hanae regardait ses mains l’air songeuse. L'espace d’un instant, son regard se vida comme si son esprit était ailleurs à sonder d’invisibles espaces à la recherche de mille choses. De retour, elle indiqua d’une voix toujours faible:

"Le vide est tout puissant, père, car il peut tout contenir. C’est la première fois que je fais cela pour quelque chose d’aussi lourd. Je m’étais un peu entraînée mais pas suffisamment. La distance était trop importante. Je crois que j’ai encore beaucoup à apprendre."

Matabei repensa à la discussion qu’il avait eu avec Hanae et Sharonne dans la salle commune, à l’insistance qu’elle avait mise pour manipuler ses armes … Il se remémora l’agacement d’Akegarasu à sa première rencontre avec Hanae alors même qu’elle n’était qu’un bébé. Il se rappela du jour de sa naissance, des portes ouvertes pour accueillir ceux qui le souhaitent, de la personnalité de sa mère, et puis Benten était loin d’être la seule à pouvoir bénir une enfant. Devait-il vraiment s’étonner de se trouver en face d’une future ishiken?

Il finit les pansements et regarda sa fille qui paraissait bien trop grande pour son âge. Après le seuil de la vie, celle-ci venait de franchir le seuil de la mort. Son éducation était totalement en dehors de sa portée, tout ce qu’il pouvait faire était de lui inculquer les valeurs de sa famille.


"Oui, il nous reste certainement beaucoup à apprendre. Nous venons de découvrir la première leçon: chacune de nos actions engendre une réaction. Pour ne pas être dépassés par la réaction, il est fondamental de maîtriser nos actions. Ce n’est pas qu’une question de pouvoir, c’est aussi une question de responsabilité. Il nous faut user de discernement pour distinguer ce qui est juste de ce qui ne l’est pas. Enfin, j’en ai fini avec tes pansements. Je vais te laisser te reposer un peu, nous discuterons du reste plus tard en présence de ta mère. Elle sera de sage conseil."

Matabei se leva pour prendre congé. Sur le pas de la porte, il se retourna.
"Hanae-chan, mince pour un peu j’oubliais."

"Quoi donc, père?"

"Bon anniversaire! Maintenant que tu as plus de quatre ans, je peux enfin dire que tu es la plus merveilleuse des petites filles sans craindre d’attirer le courroux d’un kansen. Tu me diras, il n'y avait peut être rien à craindre, ceux-ci savaient d’eux-mêmes qu'il valait mieux éviter de te mettre en colère."
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